Au moins deux personnes ont été tuées ce jeudi 2 avril, à la suite d’heurts entre les forces de l’ordre et des partisans de l’ancien président de la République, Thomas Boni Yayi, quelques jours après les élections législatives.
Violences post-électorales
Plusieurs centaines de partisans de l’ancien président béninois Boni Yayi ont dressé des barricades enflammées ce jeudi matin pour protéger sa résidence à Cotonou, faisant face à l’armée dans un climat tendu après les violences de la veille, mercredi 1er avril.
La foule continuait à arriver en milieu de matinée, bloquant chaque entrée menant au domicile de l’ex-président avec des pneus en feu et des gris-gris vaudou, armée de pierres et de petites bouteilles d’essence.
“Personne n’a fermé l’oeil jusqu‘à ce matin”, a déclaré-Justin, un militant du FCBE, le parti de l’ex-chef de l’Etat désormais dans l’opposition. “Vers 22H00, ils ont coupé la lumière et ont tiré à balles réelles”, a-t-il affirmé en montrant deux douilles vides dans ses mains et des taches de sang au sol. “Deux personnes ont été grièvement blessées, un homme et une femme”, poursuit-il.
Un peu plus loin dans le quartier de Cadjehoun, une habitante indique elle aussi avoir entendu des tirs et constaté des coupures de courant. “Nous ne savons pas du tout ce qu’il va se passer maintenant, mais on sent que ça va mal”, a confié la dame, d’une quarantaine d’année. « Malgré ce climat d’incertitude, les enfants sont allés à l‘école ce matin”, raconte-t-elle, postée devant sa maison pour apercevoir les mouvements dans la rue.
Domicile de l’ex-président encerclé par la police
Les violences ont débuté mercredi à la mi-journée lorsque des groupes de jeunes partisans de Boni Yayi se sont rassemblés autour de son domicile, craignant que la police ne vienne arrêter leur leader. Une station essence, un concessionnaire de voitures et des banques ont été vandalisés.
Le ministre béninois de l’Intérieur, de son côté, a affirmé que les rumeurs de l’arrestation de l’ancien chef de l’Etat, très critique envers le pouvoir, étaient une “fake news” (fausse information), et que la police avait été déployée pour disperser une manifestation non autorisée.
Mercredi 1er avril, dans la matinée, la Commission électorale (CENA) avait dévoilé les résultats préliminaires des élections législatives de dimanche, marquées par un taux d’abstention frôlant les 80%. L’opposition, qui n’avait pas été autorisée à présenter de candidats, officiellement pour des raisons administratives, avait appelé à boycotter le scrutin.
Avec Africanews et Jeune Afrique

