Amadou Mbaye Loum n’est plus. Encore une fois, le monde médiatique conjugue un des leurs au passé. Dans sa vie, Amadou Mbaye Loum a choisi le journalisme, pour profession. Difficile d’oublier un homme de son intellect qui, à maintes reprises s’est invité dans nos intérieurs, depuis la RTS. Ceux qui ne le connaissent pas ont entendu parler de lui. Il était l’un des journalistes les plus réputés et respectés au Sénégal. Entre sa sortie du CESTI en 1976 et sa retraite décrochée en 2010, la carrière d’Amadou Mbaye Loum a été riche en émotions, en découvertes et en enseignements.
En journalisme, le risque physique est parfois inhérent. Ce qui lui confère une partie de sa noblesse. Avec plus de trente années de service, sa mémoire a bien sûr, beaucoup entassé. Amadou Mbaye Loum a bourlingué en mettant sa vie en péril dans des zones de conflit : Liban, Liberia, Gambie.
Ses premiers pas dans le journalisme ont été comme tout début, difficile, mais pas impossible. Il était payé à la pige à raison de 10 000 frs CFA pour chaque magazine, avec son camarade Ives Jacques Sow. Comme l’on dit souvent, il n’y a pas de sot de métier. C’est celui qui le choisit qui lui donne de la valeur. Le journalisme, c’est le talent. Mais le talent ne peut peser lourd sans la volonté et le travail. Une année, a suffi à Amadou Mbaye Loum à faire ses preuves. Avec Yves Jacques Sow, ils faisaient tous les dimanches un magasine sur l’actualité internationale. Le jeudi, ils faisaient un magasine sur l’actualité nationale. Alors qu’à l’époque, la RTS privilégiait les présentateurs de télé.
En 1977, il a rencontré le Président Senghor, pour la première fois, au palais. De cette rencontre, est née une embauche à la RTS.
L’année suivante, il a été choisi pour accompagner le Président Senghor en France et assuré la couverture de l’événement. De ses souvenirs, restait la démission du Président car, il était présent ce jour.
Reporter de guerre
Sa première mission tombe malheureusement sur l’envoi du premier contingent de militaires sénégalais au Liban (1985). Il y est allé sans même savoir ce qui l’attendait.
Ensuite, accompagné du général de l’époque, ils sont partis à Tyres au sud Liban. En allant dans leur cantonnement, ils sont tombés dans une embuscade que les palestiniens avaient tendu aux français. Ils les ont arrosés, les coups de feu venaient de partout. Le véhicule a été criblé de balles et il était même exposé à la DCM vers la rocade du bat train. Ils ont finalement dormi chez les palestiniens. Une partie voulait les retenir comme otage. Après négociations, ils ont été relâchés.
Dans con parcours, l’on note l’opération Fodé Kaba 1 et 2. En 1980, l’Armée sénégalaise était intervenue pour gérer une mutinerie qui était survenue en Gambie. Amadou Mbaye Loum a enregistré le message de Diawara au Peuple gambien à la Présidence.
Sa carrière était vraisemblablement riche en expériences. Les amateurs de sensations fortes diront à coup sûr, que le journaliste a vécu.
C’était un journaliste comme il n’y en a pas beaucoup au Sénégal. Cela, les confrères seront d’accord. Une référence pour la jeune génération de journalistes car, deux principales qualités ressortent de son parcours hors pair : la passion et l’engagement.
Dans sa carrière professionnel, il a donné vie à ces deux pensées : « Laisse ta passion te conduire vers ta profession. » et celle de Confucius : « Choisissez un travail que vous aimez, et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. »

