Selon une étude publiée dans la revue Science, des chercheurs ont créé en laboratoire un virus mutant de la grippe qui, suivant les expériences sur des animaux, pourrait permettre de produire un vaccin beaucoup plus efficace contre cette infection qu’est la grippe.
Des chercheurs ont mis au point une mutation qui provoque de très fortes réponses immunitaires. Le virus développé en laboratoire a provoqué de très fortes réponses immunitaires chez les animaux et ce contrairement aux différentes souches du virus de la grippe en circulation. Cette capacité du virus de la grippe à échapper au système immunitaire fait qu’il faut produire un nouveau vaccin tous les ans pour répondre aux variations saisonnières de cet agent viral.
Jusqu’à 650.000 morts par an
L’Organisation Mondiale de la Santé, informe que la grippe affecte cinq millions de personnes par an et fait jusqu’à 650.000 morts. Cela explique que l’efficacité des vaccins varie de 30 à 60% selon les années et qu’une amélioration de la protection est considérée comme une priorité de santé publique face au risque notamment de pandémie.
Pour arriver à créer cet agent pathogène mutant, les chercheurs ont entièrement séquencé le génome de plusieurs virus de la grippe et identifié les gènes qui leur permettent d’échapper à la première ligne de défense de l’organisme contre ces virus. En provoquant des mutations de ces gènes dans un seul virus, les virologues ont pu créer une souche capable de bien se multiplier dans des cultures en laboratoire dont la virulence était réduite, des propriétés désirées pour produire un vaccin efficace.
Une meilleure protection contre le virus
Les souris et furets inoculés avec ce virus ont eu des réactions immunitaires plus fortes conduisant à une protection robuste contre de multiples souches virales de la grippe.
« Cette approche pourrait être un pas vers un vaccin universel contre la grippe », estiment dans un éditorial qui accompagnait l’étude John Teijaro et Dennis Burton du Scripps Research Institute en Californie. Ils soulignent également dans la revue américaine que les obstacles de taille subsistent avant de mener des essais cliniques.
Il faut encore mener plus d’expériences animales avant d’envisager de produire un vaccin basé sur cette étude, expliquent les chercheurs, dont Ren Sun, professeur de biologie moléculaire à la faculté de médecine de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), le principal auteur.

