L’ancien procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), Alioune Ndao n’a pas mis de gants pour s’attaquer à l’exécutif notamment le ministère de la Justice. Selon l’ancien procureur spécial de la CREI, la chancellerie viole la loi de façon délibérée avec ses instructions de non poursuite devenues plus nombreuses que les instructions de poursuite.
La litanie des complaintes d’Alioune Ndao est longue et nombreuse Immixtion de l’exécutif dans le fonctionnement de la justice. L’ancien procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), Alioune Ndao a livré sa vérité sur l’indépendance de la justice mise à rude épreuve par le pouvoir exécutif qui la maintient encore sous son giron.
A en croire le magistrat Alioune Ndao, « la chancellerie ne doit donner que des instructions allant dans le sens de la poursuite. C’est ce que dit la loi. Mais on constate que les instructions de non poursuite sont plus nombreuses ».
Alioune Ndao de poursuivre son diagnostic sans complaisance sur l’indépendance tant souhaitée de la justice et qui à ses yeux peine à être une réalité par la faute du ministère de la Justice.
«Aucun texte n’autorise le ministre de la Justice à donner des instructions de non poursuite comme par exemple un classement sans suite ou autre. L’ancien procureur de la CREI, de constater avec que « malheureusement, le magistrat suit parfois la volonté de l’exécutif pour ne pas mécontenter l’autorité hiérarchique alors qu’il doit poliment mais fermement refuser. Alioune Ndao de déplorer avec amertume « que le magistrat qui ose braver l’ordre de la tutelle se retrouve sans défense face aux foudres de la chancellerie ».
L’ancien procureur spécial de la CREI de déverser toute sa bile sur le ministère de la Justice. « En donnant directement des instructions orales au procureur de la République au lieu de passer par le procureur général, ainsi que l’y oblige la loi. « la chancellerie saute l’étape du procureur général pour traiter directement avec le procureur de la République violant ainsi la loi de façon délibérée », a soutenu le magistrat dans les colonnes de Walfadjri quotidien de ce vendredi 29 décembre 2017.
L’ancien procureur qui avait déclenché la traque des biens mal acquis de lister les maux de la justice, « les instructions du ministère de la Justice envers le procureur général doivent être écrites et non orales, pour que les procureurs agissent avec beaucoup plus de sérénité. Alioune Ndao d’ajouter qu’ « il arrive que l’on demande même au procureur de la République de ne plus répondre à des injonctions données par un procureur général. Et, selon Alioune Ndao, de tels dysfonctionnements ne peuvent que desservir la justice », charge l’ex avocat général prés la Cour d’appel de Dakar.

