Le chef de l’Etat Macky Sall s’est prononcé sur la question de la vente des migrants en Libye. Le Président a fait savoir que le Sénégal se vouera à faire traduire en justice les auteurs de la vente de migrants originaires d’Afrique subsaharienne sur le territoire libyen. « Le Sénégal restera mobilisé dans toutes les instances internationales, y compris le prochain Sommet Union Africaine-Union Européenne, pour que les auteurs et complices de ces actes inqualifiables soient traduits en justice et leurs réseaux criminels démantelés », a-t-il dit.
Il s’est exprimé ainsi mardi 22 novembre à Abuja (Nigeria). Dans son discours, à l’ouverture de la deuxième session ordinaire du parlement de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), le président Sall a soutenu que ce « commerce de la honte, qui réveille les démons de l’esclavage, est la pire forme de violation des droits humains, une offense à la conscience universelle qui ne doit en aucun cas rester impunie ».
A ce jour, le Sénégal a déjà rapatrié 2449 de ses ressortissants, a confié Macky Sall qui a par ailleurs demandé au président en exercice de la CEDEAO et celui de la Commission à engager les concertations nécessaires pour une « action coordonnée des Etats membres en vue du rapatriement de tous nos ressortissants en Libye ».
Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Sidiki Kaba a exprimé au chargé d’affaires de l’ambassade de Libye au Sénégal, mardi à Dakar la « profonde indignation » du chef de l’Etat devant « la vente de migrants originaires d’Afrique subsaharienne sur le territoire libyen », rapporte un communiqué de son département ministériel.
Malgré l’absence d’une représentation diplomatique du Sénégal en Libye, le ministère des Affaires étrangères souligne toutefois que « le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour le rapatriement des Sénégalais se trouvant en Libye ».
Des journalistes de la chaîne de télévision américaine CNN ont récemment réussi à filmer avec des caméras cachées, une vente aux enchères d’êtres humains, près de Tripoli, en Libye.
Le reportage montre une douzaine de migrants qui sont vendus en l’espace de quelques minutes par des passeurs, pour des sommes allant de 500 à 700 dinars libyens (jusqu’à 435 euros). Les journalistes renseignent que « ce type de marchés se tiendrait une ou deux fois par mois ».

