De Youssouf DIMMA, Ziguinchor
Selon les dernières statistiques disponibles au Sénégal, ce pays compte un nombre minimum de 570 000 malvoyants et 165 000 aveugles. Le taux de prévalence de la cécité est de 1,4% pour une population nationale légèrement supérieure à 14 millions d’habitants.
Ces chiffres, qui font froid dans le dos, ont été communiqués ce19 octobre 2017, à Ziguinchor, par Dr Marie Clémence Faye, lors d’un atelier de formation et d’orientation d’une quarantaine de journalistes sur la cécité, ses causes et sa prise en charge au Sénégal.
Parlant justement des causes de cette maladie, selon elle, « aux conséquences socio-économiques endémiques dans notre pays et dans le monde », Dr Faye a indiqué que ce sont : « la cataracte qui a atteint 0,50% de la population, le trachome qui a fait 0,25% de malades, le glaucome ayant fait 0,15% malades et, tout le reste qui a atteint 0,10% de sénégalais en 2017 ».
Dr Marie Clémence Faye, seule ophtalmologue en fonction dans les régions de Ziguinchor et de Sédhiou, a fait cas de « l’insuffisance quantitative et qualitative de la prise en charge de la cécité et des pathologies cécitantes ».
Pour elle, le Sénégal ne compte qu’un total de « 53 ophtalmologistes dont 19 exercent dans le privé, soit une moyenne de 1 ophtalmologiste pour 214 000 habitants, cependant les 80% sont concentrés dans la seule région de Dakar, cela donne un ratio de 1 ophtalmologiste pour 800 000 habitants dans les 13 autres régions du pays ».
Cette unique ophtalmologiste dans les régions de Sédhiou et Ziguinchor a déclaré que la conséquence de cette mauvaise répartition de ses collègues dans le pays est, entre autres, la « faible performance avec au moins de 200 cataractes traitées par chirurgien ».
Pour atténuer les souffrances des populations, « l’Etat a formé 79 Techniciens Supérieurs en Ophtalmologie (TSO) et 11 Opérateurs de cataractes (OPK) d’où 1 technicien pour 143 000 habitants ; mais, malheureusement, 38 des 79 sont restés dans la seule région de Dakar soit 1 pour 215 000 hors de Dakar ».
Dr Faye a aussi déclaré : « l’insuffisance des ressources pour la prévention de la cécité au niveau national est un obstacle majeur. De plus, face à des budgets de plus en plus limités, les donateurs et notre pays accordent souvent un rang de priorité plus élevée aux programmes de lutte contre des maladies aux conséquences mortelles qu’aux programmes liés à des problèmes d’incapacité à l’image de la cécité ».
C’est la première formation de ce genre organisée dans la région sud du pays à l’attention des journalistes.
H24
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