La fermeture des « écoles Yavuz Selim » au Sénégal laisse sur le carreau de nombreux élèves et parents d’élèves qui sont désœuvrés et désorientés. Un dénouement placé sous le signe de la désillusion.
Des mines déconfites, tristes, hagardes et dépitées. S’interrogeant sur l’avenir de leurs progénitures vu la qualité de l’enseignement qu’offrait ces écoles. Élèves et parents d’élèves ont suivi jusqu’au dernier épisode le feuilleton Yavuz Selim. Laissé sur leur faim par ce dernier épisode, et désorientés, les parents d’élèves ruminent leur colère et se résignent à aller inscrire ailleurs leurs enfants. Définitivement, fermées par l’Etat du Sénégal qui a dans la même logique retiré l’autorisation d’exercer l’activité de l’Association Baskent Egitim. Au finish, ils seront remboursés par l’administration. Un dénouement dans la confusion et la désillusion totale.
Ce sont les élèves et leurs parents, les grands perdants dans cette affaire. Un feuilleton judiciaire où l’Etat a fini par se désister, les administrateurs vont rembourser les parents qui s’étaient déjà s’acquitté des frais de scolarité. Des écoles d’excellence qui avaient fini d’imprimer leur marque dans l’éducation sénégalaise. Plusieurs de leurs potaches ont arpenté les podiums pour recevoir un prix au « Concours général ». Après, une dure bataille judiciaire, les deux parties à savoir les parents d’élèves et l’Etat du Sénégal qui avait décidé de fermer ces établissements suite à la demande de l’Etat Turc qui soupçonne une main invisible de Gullen.
Un feuilleton politico judiciaire qui a démarré en décembre 2016 avec un arrêté du ministère de l’Intérieur de l’époque Abdoulaye Daouda Diallo. Une décision qui sera confirmée en septembre 2017, précisément le 11 avec son successeur, Aly Ngouille Ndiaye qui a signé l’arrêté qui a définitivement fermé les écoles Yavuz Selim et retiré l’autorisation dénommée Baskent Egitim.

« Par arrêté, le ministre de l’Intérieur porte à la connaissance des parents d’élèves des établissements du groupe scolaire Yavuz Selim que par arrêté numéro 18553 du 07 décembre 2016, il a été prononcé le retrait de l’autorisation d’exercer de l’association dénommée Baskent Egitim qui ne peut plus, dès lors, exercer d’activités au Sénégal ».
En conséquence, souligne le document « il a été procédé à la fermeture des écoles portant l’appellation Yavuz Selim par arrêté numéro 19360 du 11 septembre 2017 ».

Une décision qui avait mobilisé membres de la société civile, parents d’élèves, et élèves pour des marches pour dénoncer la fermeture de ces écoles.
Ainsi dans un premier temps, le gouvernement du Président Macky avait pris la décision de confier la gestion à la Fondation Maarif. Une décision que les parents d’élèves n’avaient pas du tout approuvée. En point de presse ce mardi 10 octobre 2017, suite au désistement de l’Etat du Sénégal, l’administration de l’école a fait face à la presse pour revenir sur cette affaire et c’est pour dire qu’elle va rembourser les parents d’élèves.
« Si l’école ferme et c’est aujourd’hui le cas, les parents d’élèves seront naturellement remboursés », affirme Madiambal Diagne, PCA de Yavuz Selim SA
Affaire Yavuz Selim, l’administration va rembourser les parents d’élèves
Installées au Sénégal en 1996. Les écoles Yavuz Selim du nom de Selim 1er qui a régné de (1470-1520), 9 ème sultan et le 1er à porter le titre de Calife dans l’empire ottomane. Ces écoles comptent un personnel comprenant des sénégalais et des turcs principalement des professeurs. Les écoles Yavuz Selim ont toujours de bons résultats et comptent chaque année parmi les cinq meilleurs établissements au Concours général.
http://xalimasn.com/aux-origines-de-limplantation-des-ecoles-yavuz-selim-au-senegal-par-kalidou-diallo-ancien-ministre-de-leducation/
Serigne Mbaye Thiam, le blocus
Selon, toujours Madiambal Diagne dans un point de presse ce mardi 10 octobre 2017, « les tractations avec le ministre de l’Education Serigne Mbaye Thiam se sont soldées par un échec. Le PCA de Yavuz Selim SA était pourtant confiant à la sortie de leur rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye à qui il avait proposé la reprise de la gestion par des nationaux. Ainsi, Moustapha Guirassy de l’Institut Africain de Management, Moustapha Séne, propriétaire de la centrale solaire de Kahone et David Niang (un ancien élève de l’école à qui 5% seraient attribués à titre symbolique) avaient été retenus pour racheter les écoles Yavuz Selim aux français qui en sont les propriétaires actuels. Selon Madiambal Diagne, Serigne Mbaye Thiam a finalement rejeté cette solution ».

Une reprise de l’Etat qui n’enchante pas les parents d’élèves
Mobilisés, depuis la décision de l’Etat de fermer ses établissements, les parents d’élèves ne veulent pas entendre parler de l’Etat comme repreneur des écoles Yavuz Selim. Venue, ce mardi 10 octobre 2017, Madame Sambou est catégorique pas question de laisser l’avenir de ses enfants entre les mains d’un Etat qui ne peut même gérer l’école publique. « Je n’ai pas confiance en l’Etat du Sénégal car il administre mal l’école publique donc je ne pense pas qu’il puisse administrer une école privée », déclare-t-elle.
L’Etat du Sénégal a accédé aux exigences de Recep Tayyip Erdogan
Cette décision de fermée les écoles Yavuz Selim n’est pas le propre du Sénégal. Dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme la Guinée Conakry, l’Etat a aussi accédé à la demande du Président turc. Partenaire de l’Etat du Sénégal sur plusieurs plans. En effet, Erdogan qui soupçonne Fethullah Gülen d’être derrière ces écoles avec l’Association Baskent Egitim veut définitivement démanteler cette organisation.
Un dénouement qui a mis élèves et parents d’élèves dans une déception amère.

