La dette publique des pays africains continue de s’alourdir, et selon de nouvelles estimations, près de 70% de cette hausse est directement liée à la chute des monnaies locales face au dollar. Quand les devises africaines perdent de la valeur, les États doivent payer beaucoup plus cher leurs dettes contractées en monnaies étrangères.
Depuis la pandémie, les conditions d’emprunt se sont durcies pour le continent. Beaucoup de pays ont eu recours aux marchés internationaux, mais les taux sont élevés, et les monnaies n’ont cessé de se déprécier. Dans certains cas, la baisse dépasse 40%, comme en Égypte ou au Ghana. Résultat : même sans emprunter davantage, la facture de remboursement augmente mécaniquement.
Face à cette situation, la Société financière internationale recommande de développer l’accès aux prêts en monnaies locales. Cela permettrait de réduire le risque lié au taux de change et donnerait plus de visibilité aux gouvernements africains. Mais aujourd’hui, plus de 80% des emprunts se font encore en dollars, en euros ou en yuan.
Le journal du 360 Afrique souligne que la question est désormais stratégique : si rien ne change, le poids de la dette pourrait continuer d’étouffer les finances publiques, au détriment des dépenses essentielles comme l’éducation, la santé ou les infrastructures.
Genèse MOUKAHA

