À Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, la tension est retombée à quelques jours du scrutin présidentiel prévu pour samedi. Pourtant, c’est un climat d’indifférence mêlé d’inquiétude qui plane sur la ville.
Dans le quartier populaire du Blockhauss, les traces des affrontements du début du mois d’octobre restent visibles. Ces violences avaient opposé jeunes manifestants et forces de l’ordre, plongeant la population dans la peur. Aujourd’hui, le calme semble revenu, mais la méfiance demeure palpable. « On ne veut plus revivre ces scènes », confie un habitant, tout en redoutant de nouvelles tensions après le vote.
Les habitants se disent fatigués par les divisions politiques qui déchirent le pays à chaque élection. Beaucoup refusent désormais de s’impliquer, estimant que « la politique ne change rien à leur quotidien ». Les marchés, habituellement animés, fonctionnent au ralenti, les commerçants craignant des débordements le jour du scrutin.
Cette lassitude populaire contraste avec les appels au civisme lancés par les autorités. Le gouvernement, les partis politiques et les organisations internationales exhortent les citoyens à voter dans le calme. Mais la crainte d’une répétition des violences post-électorales de 2010-2011 plane toujours dans les esprits.
Selon Africa News, à quelques heures du vote, les Ivoiriens aspirent avant tout à la stabilité. Beaucoup affirment qu’au-delà des discours politiques, la priorité reste la paix — une paix nécessaire pour travailler, vivre et espérer un avenir plus serein.
Genèse MOUKAHA

