À Abuja, plusieurs dizaines de partisans du leader séparatiste Nnamdi Kanu sont descendus dans les rues ce lundi pour exiger sa libération immédiate. Les protestataires dénoncent une détention arbitraire et accusent le gouvernement nigérian d’étouffer les voix indépendantistes du sud-est du pays.
La marche, initialement pacifique, a rapidement dégénéré lorsque les forces de sécurité ont tenté de disperser la foule à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau. Des témoins rapportent également avoir entendu des tirs dans certains quartiers de la capitale. Plusieurs manifestants auraient été interpellés, selon des sources locales.
Nnamdi Kanu, fondateur du mouvement Indigenous People of Biafra (IPOB), milite depuis des années pour la création d’un État indépendant dans la région majoritairement habitée par l’ethnie igbo. Arrêté pour la première fois en 2015 puis de nouveau en 2021, il est poursuivi pour trahison et terrorisme, des accusations qu’il rejette fermement.
Les partisans de Kanu affirment qu’il est détenu pour ses opinions politiques et non pour des actes violents. « C’est un prisonnier d’opinion, pas un terroriste », a déclaré un manifestant, accusant les autorités de vouloir « réduire au silence une région marginalisée ».
De leur côté, les autorités fédérales maintiennent que le procès suit son cours et que la justice doit aller à son terme. Le gouvernement a également mis en garde contre toute tentative de troubler l’ordre public.
Selon les informations du journal Africa News, le procès de Nnamdi Kanu doit reprendre dans les prochains jours. Mais cette nouvelle mobilisation illustre la persistance des tensions autour de la question biafraise, un sujet explosif plus de cinquante ans après la guerre du Biafra qui a profondément marqué l’histoire du Nigeria.
Genèse MOUKAHA