Le président camerounais Paul Biya a été officiellement déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, le chef de l’État, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, a obtenu 53,66 % des suffrages, devançant largement son principal concurrent, Issa Tchiroma Bakary, crédité de 35,19 % des voix. Le taux de participation s’établit à 57,7 %, selon les chiffres officiels.
Âgé de 92 ans, Paul Biya, figure politique emblématique du pays, entame ainsi un huitième mandat consécutif, consolidant sa position comme l’un des dirigeants les plus anciens encore en exercice sur le continent africain. L’annonce de sa victoire a été faite par Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel, lors d’une cérémonie officielle retransmise à la télévision nationale.
Une élection sous tension
Cette élection s’est déroulée dans un climat de fortes tensions politiques. Le candidat de l’opposition, Issa Tchiroma Bakary, avait contesté dès le soir du scrutin les résultats provisoires, s’autoproclamant vainqueur avec plus de 60 % des voix. Il dénonce un « scrutin biaisé » et des « irrégularités massives » dans plusieurs régions du pays, notamment dans le Nord et l’Ouest.
Des manifestations sporadiques ont éclaté dans plusieurs villes, dont Douala, Garoua et Yaoundé, provoquant des affrontements entre partisans de l’opposition et forces de sécurité. Malgré ces incidents, les autorités ont assuré que le vote s’était globalement déroulé dans le calme et que la transparence du processus électoral avait été respectée.
Des défis persistants pour le nouveau mandat
Selon AfricaNews, la nouvelle victoire conforte la longévité politique de Paul Biya, mais elle met aussi en lumière les profondes divisions au sein de la société camerounaise. Le pays fait face à plusieurs défis : la crise dans les régions anglophones, la lenteur des réformes économiques et la nécessité de renforcer la gouvernance et la transparence.
Si ses partisans saluent la stabilité et l’expérience du président, ses détracteurs dénoncent un immobilisme politique et appellent à un renouvellement générationnel. À 92 ans, Paul Biya devra désormais convaincre qu’il est encore en mesure de répondre aux attentes d’une population jeune et en quête de changement.
Genèse MOUKAHA

