Accra, 4 août 2025 – Le gouvernement ghanéen a annoncé une hausse historique du prix du cacao à la production. À compter du 7 août, le prix d’achat au producteur passe de 3 100 dollars à 5 040 dollars la tonne, soit une augmentation de plus de 62 %. Cette décision vise à mieux rémunérer les producteurs, dans un contexte marqué par la hausse continue des cours mondiaux du cacao.
La mesure a été rendue publique par le ministre des Finances, Cassiel Ato Forson, qui a souligné que cette revalorisation répond à l’engagement du président John Mahama de garantir aux producteurs 70 % du prix Free-On-Board (FOB), actuellement estimé à 7 200 dollars la tonne. En monnaie locale, cette hausse se traduit par un passage de 49 600 GHS à 51 660 GHS par tonne, soit 3 228,75 GHS pour un sac de 64 kg.
Une réponse à la crise de rentabilité des planteurs
Cette augmentation est accueillie favorablement par les producteurs de cacao, qui dénonçaient depuis plusieurs années une rémunération insuffisante au regard de leurs efforts et des réalités du marché international. Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire, espère ainsi renforcer la stabilité financière de ses agriculteurs, réduire les tentations de contrebande et stimuler la production locale.
« C’est une reconnaissance de notre contribution à l’économie nationale », s’est réjoui Kofi Boateng, planteur dans la région de l’Ashanti. « Cela faisait longtemps que nous attendions une telle mesure ».
Contexte économique favorable
Selon le 360 Afrique, cette hausse intervient dans un contexte de légère amélioration macroéconomique. La monnaie locale, le cedi, a montré des signes de stabilité, tandis que l’inflation, bien qu’encore élevée, tend à ralentir. Le gouvernement espère que cette revalorisation contribuera à renforcer le pouvoir d’achat en zone rurale et à soutenir la croissance nationale.
Par ailleurs, cette décision vise également à freiner les ventes illicites de cacao aux frontières, notamment vers des pays voisins proposant des prix plus compétitifs. En fixant un tarif supérieur à celui actuellement pratiqué en Côte d’Ivoire, Accra entend dissuader les trafics transfrontaliers.
Alors que la campagne 2025-2026 doit officiellement débuter dans les prochaines semaines, le Ghana envoie un signal fort à ses partenaires internationaux et à ses populations rurales. Il s’agit aussi de renforcer sa position stratégique sur le marché mondial du cacao, dans un contexte où l’offre mondiale est sous pression en raison des aléas climatiques, du vieillissement des plantations et de la baisse de productivité.
Reste à voir si cette mesure sera durable sur le long terme, notamment face à la volatilité des prix sur les marchés internationaux et aux défis liés à la durabilité de la filière.
Genèse MOUKAHA