Paris, 6 août 2025 – Devant l’Hôtel de Ville de Paris, près de 200 migrants africains, majoritairement des femmes et des enfants, ont passé la nuit à la belle étoile pour alerter les autorités sur leur situation de détresse et réclamer un hébergement d’urgence. La scène, aussi saisissante que préoccupante, met en lumière les limites du système d’accueil dans la capitale française.
Originaires pour la plupart d’Afrique subsaharienne, ces familles dorment depuis plusieurs jours dans les rues, les stations de métro ou encore les églises. Certaines, comme Rose, une Congolaise arrivée en France il y a trois ans, témoignent de conditions de vie insoutenables. « Nous n’avons pas mangé, nous dormons dehors avec les enfants. Certains sont malades. Il faut que cela cesse », confie-t-elle.
L’action a été coordonnée par l’association Utopia 56, qui soutient les personnes migrantes en situation de grande précarité. Selon ses responsables, parmi les 210 personnes présentes, on comptait plus de 90 enfants, dont une trentaine âgée de moins de trois ans, ainsi que des dizaines de femmes seules. L’association dénonce l’inaction des autorités face à ce qu’elle qualifie de crise humanitaire.
« Ces familles ne devraient pas vivre dehors, encore moins avec des enfants en bas âge. Nous sommes en été, et paradoxalement, c’est une période critique, car beaucoup de structures ferment, et les appels au 115 n’aboutissent pas », explique Nathan Lepreux, coordinateur de l’organisation.
D’après les chiffres avancés par Utopia 56, plus de 350 000 personnes seraient aujourd’hui sans-abri en France, contre 190 000 en 2017. À Paris, seuls 12 % des appels au numéro d’urgence 115 recevraient une réponse. Une situation que les associations jugent alarmante, surtout à l’approche d’une nouvelle vague migratoire attendue à la rentrée.
D’après les détails du journal Africanews, la mairie de Paris, de son côté, affirme maintenir ses dispositifs de prise en charge, avec plus de 4 000 personnes actuellement hébergées dans des structures municipales ou en familles. La préfecture d’Île-de-France assure également qu’aucune fermeture de centre n’est prévue pendant l’été.
Mais pour les familles mobilisées devant l’Hôtel de Ville, les chiffres ne suffisent plus. Elles demandent des solutions concrètes, immédiates, et dénoncent un système qui, selon elles, les laisse dans l’ombre. En attendant des réponses, elles affirment qu’elles resteront sur place, malgré la fatigue, la chaleur, et l’incertitude.
Genèse MOUKAHA