Le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Oumar Braman Koné, est sorti du silence ce dimanche pour répondre aux accusations graves venant du Burkina Faso. Il conteste fermement que des mauvais traitements aient été infligés à l’activiste burkinabè Traoré Alain Christophe, connu sous le nom d’Alino Faso. Selon lui, les conditions de détention étaient « quasiment les meilleures possibles » : repas réguliers (petit-déjeuner, déjeuner, dîner), possibilité de choisir son menu et accès à la télévision.
Koné explique que le choix de l’école des gendarmes comme lieu de détention visait à assurer la sécurité du prévenu. Il martèle qu’aucune torture n’a eu lieu — « l’enquête est assez claire là-dessus ».
Par ailleurs, une information judiciaire a été lancée pour établir les véritables causes du décès d’Alino Faso. Cette enquête est confiée au doyen des juges d’instruction, mais le procureur refuse d’en décrire davantage les modalités; l’affaire est en cours.
D’après les détails du journal Apanews, le contexte diplomatique demeure tendu : le Burkina Faso dénonce un « assassinat crapuleux » et réclame des éclaircissements. L’absence de notification officielle du décès, révélée via les réseaux sociaux, a fortement irrité Ouagadougou. Le gouvernement burkinabè exige le rapatriement immédiat du corps et lance un ultimatum : que la vérité éclate ou l’affaire ne restera pas impunie.
Cette polémique intervient à un moment crucial pour les relations régionales, avec en toile de fond des divergences entre la Côte d’Ivoire et les États du Sahel notamment au sein de la Cédéao et l’AES sur des enjeux institutionnels et économiques plus vastes.
Genèse MOUKAHA