Le Togo a été le théâtre de violents affrontements ces derniers jours, faisant au moins sept morts et de nombreux blessés, selon des sources médicales et des témoignages recueillis sur place. Ces violences ont éclaté à la suite de manifestations organisées pour contester la récente réforme constitutionnelle, perçue par une partie de la population comme une manœuvre destinée à maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir.
Les forces de l’ordre ont été déployées massivement dans plusieurs localités, notamment à Lomé, Sokodé et Bafilo, où les heurts entre manifestants et policiers ont atteint une intensité alarmante. Des témoins font état d’usage excessif de gaz lacrymogènes et, dans certains cas, de tirs à balles réelles. Des bâtiments publics auraient été saccagés, et des routes bloquées à l’aide de barricades érigées par les manifestants.
Le gouvernement a confirmé l’existence d’incidents graves, tout en imputant les violences aux manifestants qu’il accuse de trouble à l’ordre public. De son côté, l’opposition dénonce une répression brutale et appelle la communauté internationale à réagir face à ce qu’elle qualifie de dérive autoritaire.
Ces événements interviennent dans un contexte politique tendu, marqué par l’adoption controversée d’une nouvelle Constitution qui, selon ses détracteurs, pourrait permettre à Faure Gnassingbé de briguer un nouveau mandat. Au pouvoir depuis 2005, après avoir succédé à son père Gnassingbé Eyadéma, le président fait face à une contestation populaire croissante.
Des organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude et exhortent les autorités togolaises à privilégier le dialogue et à garantir le respect des libertés fondamentales, notamment celle de manifester pacifiquement.
Genèse MOUKAHA

									 
					