De Adama Séne correspondant de Teranganews à Saint-Louis
Un mort, un étudient en Licence de géographie, à l’université Gaston Berger, a été tué vendredi lors d’affrontement avec les forces de l’ordre, les manifestants dénoncent le report de l’élection présidentielle.
Des centaines et des centaines de jeunes de la capitale du Nord sont simultanément hier dans les rues pour manifester encore leur désaccord du report de la présidentielle au Sénégal. Venus repondre à l’appel de la société civile et de certains partis politiques, ils pris d’assaut la place Baya Ndar ex place Faidherbe dès les coups de 15 heures malgré une forte présence policière sur les lieux. Un sit-in qui s’est vite transformé en affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.
La ville de Saint Louis a connu hier vendredi un après midi de manifestations qui restera gravé dans les annales de la cité de Ndar. Forces de l’ordre et manifestants se sont confrontés sur le terrain plus de cinq tours d’horloge. Des affrontements qui ont occasionné un mort à l’Ugb et des blessés, beaucoup de dégâts matériels en ville.
Au moment où manifestants et policiers échangeaient des tirs de lacrymogènes et des jets de pierres, à l’Ugb les affrontements avaient franchi le rubicond. Puisqu’ un étudiant à été touché par balle avant d’être évacué à l’hopital région où il rendit finalement l’âme vers 19.heures. Il faut signaler au cours des échauffourées à l’université de nombreux étudiants ont aussi eu des blessures et pris en charge au service médical de l’Ugb. Une bavure qui risque de plonger encore l’Ugb dans de longs moments de crise.
Tandis qu’en ville la tactique des jeunes manifestants a donné des tournis aux policiers. Dès l’éclatement du sit in de la place Baya Ndar, par des tirs de lacrymogènes, ils se sont scindés en plusieurs groupes à travers l’île. Un groupe s’est dirigé vers le Sud de l’île, un autre prenant les avenues du Nord tandis qu’un troisième groupe a ouvert un front dans la Langue de Barbarie. Dans le grand faubourg de Sor, pour disperser les forces de la police, les jeunes ont également ouvert plusieurs autres fronts surtout dans les quartiers populaires. D’ailleurs de gros nuages de fumée noire étaient visibles de loin dans le ciel et l’air était irrespirable dans toute la ville. Partout les manifestants ont cassé et incendié des pneus. Pour répondre aux tirs de bombes lacrymogènes des forces de l’ordre, les jeunes ont jeté des pierres et tout autre objet qui leur entre les mains. Dans leur furie de destruction, le siège régional de Senelec n’a pas échappé. Les vitres et la devanture ont été caillassées. Durant plusieurs heures, les manifestants ont dicté leur loi dans la Langue de Barbarie en bloquant le pont Moustapha Malick aux forces de l’ordre par des pneus et bacs d’ordure brûlés sur la chaussée. Malgré les tirs nourris de bombes lacrymogènes des forces de l’ordre, on pouvait entendre de loin les chants et slogans hostiles au report de la présidentielle au Sénégal des manifestants. La même intensité des heurts a été notée dans le faubourg de Sor. Bloqués à l’entrée du pont Faidherbe par la police, les jeunes qui tentaient de regagner le centre-ville, ont déversé leur colère sur l’avenue Général Degaulle, à la place Me Abdoulaye Wade et dans les quartiers populaires. Ils se sont violemment confrontés aux forces de l’ordre et occasionné beaucoup de dégâts matériels à différents endroits. Dans le département, meme s’il y a moins de casse et de tensions, les populations des localités de Rao et Gandon ont manifesté leur indignation par rapport au report de la présidentielle au Sénégal et exigé la tenue de l’élection à date échue.
ADAMA SENE (SAINT-LOUIS)