Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture Unesco, a été publié à l’occasion du 9ème Forum mondial de l’eau, qui se tient du 21 au 26 mars à Dakar, sous le thème » la sécurité de l’eau pour la paix et le développement ». Selon le rapport, les eaux souterraines représentent près de 99% des réserves d’eau douce sur Terre et elles sont souvent sous-évaluées, mal gérées et surexploitées.
Le rapport, un document de 272 pages, intitulé « Eaux souterraines: rendre visible l’invisible », met en exergue le potentiel des eaux souterraines susceptibles de générer des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux, à condition qu’elles soient gérées de façon durable.
Il relève que les bénéfices directs et indirects qu’elles procurent « passent trop souvent inaperçus ou sont ignorées laissant de nombreux aquifères (roche réservoir, ndlr) sans protection adéquate », notant que les réserves mondiales d’eaux souterraines « sont souvent mal gérées, sous-évaluées et exposées à des risques de pollution ».
Les eaux souterraines fournissent la moitié du volume d’eau prélevé dans le monde, ajoute l’Unesco. Elles sont utilisées par la population mondiale à des fins domestiques, pour l’agriculture et l’industrie.
En plus de fournir de l’eau pour la boisson et pour d’autres usages domestiques, environ 25% des eaux souterraines sont prélevées à des fins d’irrigation pour l’agriculture.
L’UNESCO signale que la consommation d’eau devrait augmenter d’environ 1% par an au cours des 30 prochaines années, et que la dépendance à l’égard des eaux souterraines devrait s’accroître avec l’impact du réchauffement climatique.
Selon le rapport, il est essentiel d’exploiter plus durablement les eaux souterraines pour répondre aux besoins fondamentaux d’une population mondiale en constante augmentation et pour faire face aux crises climatique et énergétique mondiales.
Protéger l’eau et subvenir à la demande croissante
Lors de la cérémonie d’ouverture du neuvième Forum mondial de l’eau à Dakar, au Sénégal, les auteurs ont braqué les projecteurs sur le vaste potentiel des eaux souterraines, sur la nécessité de les gérer de manière durable, lançant un appel aux États pour qu’ils s’attaquent aux crises de l’eau actuelles et futures dans le monde entier.
En plus de fournir de l’eau pour la boisson et pour d’autres usages domestiques, environ 25% des eaux souterraines sont prélevées à des fins d’irrigation pour l’agriculture.
L’UNESCO signale que la consommation d’eau devrait augmenter d’environ 1% par an au cours des 30 prochaines années, et que la dépendance à l’égard des eaux souterraines devrait s’accroître avec l’impact du réchauffement climatique.
Le document encourage les gouvernements à « créer et enrichir une base de connaissances dédiée aux eaux souterraines » afin de partager les données. Il appelle notamment les industries pétrolières et minières à partager leurs « données, informations et connaissances » au bénéfice des acteurs de la gestion des eaux souterraines.
Selon le rapport, il est essentiel d’exploiter plus durablement les eaux souterraines pour répondre aux besoins fondamentaux d’une population mondiale en constante augmentation et pour faire face aux crises climatique et énergétique mondiales.
Libérer le potentiel des eaux souterraines
De la collecte de données au renforcement des réglementations environnementales en passant par le renforcement des ressources humaines, matérielles et financières, le rapport propose des recommandations concrètes pour libérer l’énorme potentiel des eaux souterraines.
L’acquisition de données et d’informations, qui relève généralement de la responsabilité des agences nationales et locales des eaux souterraines, pourrait être complétée par le secteur privé, affirment les auteurs.
Ainsi, dans le cadre de leur responsabilité sociale, les entreprises privées sont vivement encouragées à partager ces données et informations avec les professionnels du secteur public.
« Les eaux souterraines sont une ressource naturelle essentielle, invisible mais indispensable à la vie sur notre planète », a déclaré la cheffe de l’UNESCO, Audrey Azoulay, dans l’avant-propos de « Rendre visible l’invisible », la dernière édition du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau (WWDR).
Notant que près de 50% de la population urbaine mondiale dépend de sources d’eau souterraines, Mme Azoulay a souligné que « de plus en plus d’aquifères sont pollués, surexploités et asséchés par l’homme, parfois avec des conséquences irréversibles ».