Au lendemain du coup d’État au Burkina Faso, la communauté hausse le ton contre les militaires, à commencer par le président français, Emmanuel Macron qui a condamné le putsch mardi 25 janvier, tandis que l’ONU demande la « libération immédiate » du président déchu Roch Marc Christian Kaboré.
« J’ai eu de premiers échanges avec les dirigeants de la région, j’en aurai dans les prochains jours », a déclaré le président français en marge d’un déplacement dans le Limousin. « Très clairement, comme toujours, nous sommes aux côtés de l’organisation régionale qu’est la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest] pour condamner ce coup d’État militaire ».
Lundi 24 janvier, des militaires en uniforme ont annoncé à la télévision publique burkinabè avoir pris le pouvoir dans le pays et chassé le président Kaboré, plongeant dans une nouvelle crise ce pays sahélien, miné par d’incessantes attaques jihadistes. Emmanuel Macron, répondant aux journalistes dans la petite ville de Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne), a souligné que le président Kaboré « avait été élu démocratiquement par son peuple à deux reprises ».
Une manifestation prévue en soutien aux putschistes
Une manifestation de soutien aux putschistes était déjà prévue mardi25 janvier à Ouagadougou, où le calme est revenu après des jours de tension. Plusieurs dizaines de personnes convergeaient tôt vers la place de la Nation dans le centre de la capitale, où une manifestation de soutien aux militaires est prévue dans la matinée, selon un journaliste de l’AFP.
La vie semblait avoir repris son cours normal à Ouagadougou : le grand marché, les commerces ou les stations-services étaient ouverts, sans présence militaire particulière au centre-ville.
La télévision publique RTB a publié une lettre manuscrite signée de sa main dans laquelle il indique « déposer sa démission », « dans l’intérêt supérieur de la nation, suite aux événements qui s’y déroulent [depuis dimanche 23 janvier] ».
Le président déchu a toutefois tweeté lundi « invitant ceux qui ont pris les armes à les déposer dans l’intérêt Supérieur de la Nation » pour « régler nos contradictions » et » sauvegarder nos acquis démocratiques ».

