Trois ans déjà que l’esprit d’entreprenariat d’une dame bénéficie aux Sénégalais, aux créateurs sénégalais et aux étrangers par ricochet. Le rendez-vous de la créativité sénégalaise se profile pour la troisième fois d’affilée du 28 au 29 octobre prochain à Dakar, à la Place du souvenir africain.
2019 ! Un franc succès a toqué à la porte de Samasen dès la première édition qui comptabilisait une cinquantaine d’exposants, et rehaussée par un défilé dont on se souvient encore. S’inspirant du PSE (Plan Sénégal Emergent), singulièrement dans son premier axe relatif à la transformation structurelle de l’économie et croissance, Samasen perçoit contribuer à la promotion de la destination Sénégal et du savoir-faire sénégalais.
« Onze régions du Sénégal ont été représentés durant la seconde édition. Dakar, Thiès, Tambacounda, Kédougou, Ziguinchor, Matam, Kaolack pour ne citer que ceux-ci ont exprimé ce savoir-faire qui acte l’économie sénégalaise. La deuxième édition réunissait promoteurs, producteurs locaux, artisans, hommes d’affaires, investisseurs, institutions étatiques/privées, chefs d’entreprise ainsi que des acteurs du secteur informel autour de panels et expositions sur les opportunités commerciales au Sénégal», évoque-Aminata Thiam, avec une fierté manifeste digne des entrepreneurs qui réussissent leur pari.
De ces deux précédentes éditions, l’initiatrice de cette rencontre devenue incontournable dans l’agenda des expositions du consommer local et de la vulgarisation de la fécondité sénégalaise, en tire un bilan positif. « Les retours positifs des exposants ont fait ma joie. La satisfaction expressive qui s’exprimait sur le visage des participants m’a fait oublier la fatigue et le stress qui accompagnent toute entreprise. Ils m’ont fait savoir qu’ils ont toujours voulu avoir ce genre de tribune puisque la plupart des salons qui se tiennent à Dakar se font avec le concours de l’expertise international. Un point qui rend les choses pas évidentes pour ces Sénégalais, talentueux mais en manque de visibilité ». Un abîme donc que la PDG de Samasen a comblé pour le profit des ces artistes et entrepreneurs, montrant la voie, par la même occasion.
Samasen a donné le ton il y’a trois ans. Depuis, d’autres Samasen sortent de terre pour le grand bonheur des producteurs locaux. « Cet éveil des consciences me fait plaisir. Et nous pouvons mieux faire afin de booster ce secteur à son summum », dit-elle les yeux pétillants.
De ces propos ressortent, une envie de faire, une envie de réaliser quelque chose, de mettre sa pierre à l’édifice dans le développement économique de son pays mais aussi une envie d’aider. Car au-delà d’avoir eu l’idée avant de mettre sur pied ce salon avec pour but dominant de faire la promotion des produits 100% sénégalais, Samasen se veut de les accompagner. « Je m’arrange pour trouver des personnes qualifiées pour les assister dans la pleine réalisation de leurs projets. Bons nombres d’entre eux n’ont pas bénéficié de formation qualifiante. D’autres, qui font pourtant des chiffres d’affaires ne sont pas formels. Au su et au vu de cela nous avons décidé d’appuyer sur l’accompagnement en négociant des partenariats avec, en l’occurrence l’ONFP, pour qu’ils les aident dans la formation et le suivi de leurs activités afin qu’ils puissent avoir une qualification professionnelle à leur actif ».
Se voulant être un excellent outil pour l’élévation du consommer local ou plus généralement de la destination Sénégal, le rendez-vous Samasen offre plusieurs opportunités aux acteurs locaux dont deux remarquables : l’une étant d’élargir leur portefeuille clients, l’autre, un moyen de booster leur visibilité avec de potentiels partenaires. LE COSEC, un de leurs partenaires leaders, nous dit Aminata Thiam, s’est illustré depuis le début de l’aventure SAMASEN en appuyant les acteurs locaux dans leur objectif de faire du consommer local, une réalité au Sénégal. « D’ailleurs, présidant l’ouverture des activités du Samasen, Mamadou Ndione, directeur du COSEC (Conseil sénégalais des chargeurs) a rappelé la nécessité de booster toute la chaîne d’approvisionnement en mettant un accent particulier sur la transformation des produits de base pour une efficience de la politique du consommer local. Pour se faire, Mamadou Ndione ajoutait qu’il n’appartient qu’aux Sénégalais de se l’approprier en consommant les produits réalisés au Djolof ».
La mode n’y occupe pas le fauteuil de ‘’Roi’’
Samasen est ouvert à tout profil Sénégalais. Lors de la première édition déjà, la montre de la célèbre marque ‘’Mathydy’’ y a pris part. « Pour nous montrer ses meubles, un talentueux menuisier a quitté Kédougou, accompagné par la fondation allemande GIZ. Samasen ne ferme ses portes à aucun entrepreneur ou créateur Sénégalais. Nous avons accueilli des exposants qui mettaient en exergue des fruits de mer, des légumes et fruits transformés, bref un consommer local au sens large», dit-la PDG.
L’entreprenariat autrement
L’entreprenariat, pour la jeune dame, c’est plus que le cachet pécuniaire. Même si elle confie qu’il a son importance, Aminata Thiam dit ne pas que se focaliser là-dessus. « Lorsque l’on s’attend, dès l’entame à gagner quelque chose alors que le projet n’en est qu’à ses débuts, il est certain qu’échec s’en suivra. Malgré le poids de ces quelques années d’expériences, j’en suis toujours à mon hargne d’antan, celui de m’investir dans le développement et la promotion des acteurs locaux », affirme-t-elle.
Un million de FCFA sur la table
Ne dit-on pas qu’entreprenariat rime avec innovation ? Pour maintenir son leadership et rester dans sa dynamique d’encourager l’inventivité des acteurs locaux, Samasen veut récompenser le meilleur entrepreneur innovant. « Ce que nous voulons c’est mettre les écoles supérieures en compétition afin de les inciter à l’entrepreneuriat», dit-elle. Elle ne compte pas s’en arrêter là. Dans sa vision du futur, Aminata Thiam veut mettre sur pied le Samasen Académie qui servira d’école de formation pas qu’aux acteurs locaux, mais tant aux jeunes diplômés qu’aux sans diplôme.
Cet esprit de leadership lui a valu d’être élue présidente du Sénégal de l’Union Mondiale des Femmes Entreprenantes Engagées. Une union qui a pour but d’accompagner et de soutenir l’entreprenariat féminin, lequel d’ailleurs reviens très souvent dans ses discours. « Nous voulons à travers cette union qui met à la lumière du jour le potentiel féminin, donner plus de confiance à la femme ».
«En achetant les produits de leurs compatriotes, les Sénégalais génère de l’emploi. J’invite vraiment, les autorités gouvernementales sénégalaises à offrir plus de quota aux commandes publiques de nos créateurs locaux. Les Sénégalais font de très belles choses », assène-t-elle comme cri de cœur.
On se souvient des précédentes éditions tout à l’image d’Aminata Thiam, solaire, débordante de vie ennoblie d’un professionnalisme tout à son honneur et qui ont replacé au goût le patriotisme économique. Passionnée et dynamique, son entrain naturel ressort dans son projet, en fait le charme, la singularité et le décor. « Je voudrai que ce salon Made In Senegal, qui est le nôtre, soit ce lieu où tout sénégalais, s’identifie, se sent à l’aise au point de se dire qu’il a été créé pour lui », souffle-t-elle.