De Adama Séne Teranganews Saint-Louis
Les producteurs de la filière tomate sont en conclave de 48 heures dans la capitale du Nord pour évaluer la campagne de production 2018/2019. Malgré les résultats jugés satisfaisants, l’atelier bilan du comité tomate industrielle a été saisi par ces derniers pour fustiger les nombreuses contraintes dont ils font face.
Les enlèvements des récoltes dans les périmètres de la vallée vers les usines ont été une véritable catastrophe pour la campagne tomate 2018-2019, ont dénoncé beaucoup de producteurs de la vallée lors des travaux. A en croire le président de la filière, cette situation a occasionné beaucoup de pertes aux producteurs, mais au-delà des problèmes d’évacuations, la filière tomate industrielle est confrontée à de sérieuses difficultés qui impactent négativement sur son développement. «Les producteurs de tomate font face à des contraintes phytosanitaires avec la bactériose et autres maladies enregistrées lors des dernières campagnes de tomate, mais également de la non implantation des usines d’Agroline et de Takamoul Food dans la vallée, de la lenteur manifeste notée dans la réouverture de l’usine de la Socas de Dagana» a fustigé Abdoulaye Dieng. Avant de poursuivre qu’aucune des trois usines n’a respecté l’enlèvement du nombre de tonnage qu’elles avaient signé avec les producteurs.
«Pour la campagne 2018-2019, la Socas n’a enlevé que 24.245 tonnes sur un engagement contractuel avec les producteurs de 30.000 tonnes, pour sa part sur les 25.000 tonnes contractées, Agroline n’a pris que 20.753 tonnes, traînant loin derrière sur un engagement contractuel de 25.000 tonnes, Takamoul food a enlevé seulement 15.875 tonnes » a souligné le président de la filière tomate. Raison pour laquelle, les producteurs ont asséné leur quatre vérités aux responsables des usines de transformation de tomates industrielles en insistant pour qu’ils respectent leurs engagements pris devant les plus hautes autorités. «Les deux sociétés Agroline et Takamoul Food, doivent honorer leurs contrats, par l’implantation effective de d’usines respectives dans le département de Podor. Si elles ont vraiment animé d’une bonne volonté d’accompagner et de manière durable, le développement de la tomate industrielle, les responsables de ces usines doivent se conformer à leurs promesses.
La Socas, elle aussi doit procéder dans les meilleurs délais à la réouverture de son usine de Dagana, qui est une unité industrielle importante dans le dispositif de collecte de la tomate industrielle » a lancé M. Dieng. Pour 2018-2019, un objectif de 80.000 tonnes était visé, mais seuls 60.873 tonnes ont été enlevés par les industriels. C’est dans ce cadre que le président Dieng a profité de la rencontre pour inviter ses collègues producteurs à se conformer davantage aux recommandations techniques et aux conseils qui leur sont prodigués par les techniciens en respectant le calendrier cultural et l’application des bonnes pratiques agricoles. Toutefois, les producteurs et membres de la filière tomate se sont félicités de l’accompagnement de l’Etat qui déploie des gros efforts, en vue de contribuer efficacement à booster la production agricole en général et celle la tomate industrielle, en particulier.

