De Youssouf DIMMA, Ziguinchor
Comme partout sur le territoire national, la fête du travail est célébrée à Ziguinchor pendant toute la journée de ce 1er mai 2019. Au menu des griefs relevés par les syndicats et centrales syndicales, outre leurs revendications traditionnelles et annuelles figurent en bonne place la dénonciation du coût des matériaux de construction, l’insécurité dans laquelle les enseignants travaillent et l’équipement des bureaux du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ziguinchor.
En effet, l’Union Régional de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (UR/CNTS) composée de pas moins de vingt-deux (22) syndicats, tous secteurs confondus, a organisé une assemblée générale à la Bourse du Travail sise au quartier Korentas. Lors de cette rencontre annuelle, les différentes organisations syndicales ont par la voix du secrétaire général de ladite union, Mamadou Djighaly, égrené la quasi-totalité des doléances retenues à cet effet. Mais les syndicalistes ont d’abord interpellé l’Etat sur ce qu’ils ont désigné par « le comportement regrettable de certains employeurs ».
Pour eux, « dans la région de Ziguinchor, le 1er mai se déroule dans un contexte difficile marqué par le comportement regrettable et incompréhensible de certains employeurs qui manifestement piétinent les droits les plus élémentaires des travailleurs ». A les en croire, les employeurs qu’ils indexent « refusent d’établir des bulletins de salaires, d’organiser des élections des délégués du personnel, d’établir des contrats en bonne et due forme, foulant au pied dans le même temps les dispositions de la loi 70-180 du 20 février 1970, mais surtout paient des salaires en dessous du SMIG (Ndlr : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) »
Ce qui fait que le bureau de l’UR/CNTS a promis qu’il « fera face à de telles injustices inhumaines et inacceptables et ne ménagera aucun effort pour les éradiquer à jamais ».
Pour mettre en exécution leur décision, non seulement ils les ont systématisées dans leur cahier des doléances remis au gouverneur Guédji Diouf qui a promis à son tour de « le transmettre à qui de droit non sans tenter de résoudre les doléances qui le peuvent, sur place », mais aussi ils ont donné un point de presse pour y insister davantage.
Sur la question purement socioéconomique, les syndicalistes de la CNTS ont interpellé l’Etat à travers le gouverneur de Ziguinchor, sur l’urgence de « baisser d’une part les prix des denrées de première nécessité à cause de la précarité dans laquelle sont les populations de la région qui ont enduré plus de 36 ans de crise sociale, d’autre part baisser les prix des matériaux de construction qui sont excessivement chers dans toute la Casamance naturelle ».
Interrogé, Mamadou Djighaly a indiqué que « lorsqu’il y avait le bac de Farafeni en Gambie, les commerçants de la région nous parlaient de ce ferry pour justifier les prix exorbitants du ciment, du fer et de tous les autres matériaux de construction ; maintenant que le pont est ouvert, les mêmes prix sont appliqués, nous trouvons cela injustes et nous interpellons l’Etat pour réguler les prix en faveur des populations qui croulent sous le poids de la souffrance ».
Dans la soirée, le Syndicat Autonome de l’Enseignement Moyen et Secondaire du Sénégal (SAEMSS) dont le bureau national a choisi la région de Ziguinchor pour commémorer le 1er mai, en y organisant une conférence sur le thème « les droits et devoirs de l’enseignant », a interpellé l’Etat sur « la sécurité des enseignants de Ziguinchor, et au-delà d’eux, tous les enseignants du Sénégal ».
Si l’on en croit Saourou Sène, le secrétaire général national du SAEMSS, « il est incompréhensibles qu’en 2019, il y ait encore des abris provisoires dans certains établissements moyens et secondaires de la commune de Ziguinchor ». Pour lui, « cela ne milite point en faveur de la sécurité des enseignants et pis encore cela les exposent aux scènes d’agression dont ils sont l’objet de la part de tierces personnes, par conséquent, l’Etat doit travailler à résoudre ce problème ».
Dans le cadre de la justice, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust), section de Ziguinchor, qui a fait une déclaration également en fin d’après-midi, a « invité l’Etat qui a commencé à réfectionner le Tribunal de Grande Instance de Ziguinchor, à y inclure son équipement et le pavage du sol ».
Plusieurs autres syndicats et centrales syndicales ont organisé une multitude d’activités commémoratives du 1er mai, dont le thème international est : « le devenir du mouvement syndical dans un monde en mutation ».

