C’est pour « Frère d’âme », qui rappelle que l’Afrique aussi fut atrocement saignée par la guerre de 1914.
Le jury final composé de treize lycéens a fini par récompenser David Diop, finaliste malheureux d’à peu près tous les prix littéraires de la saison. Il a été choisi au 2ème tour, par 5 voix, face aux romans d’Inès Bayard et d’Adeline Dieudonné. Il succède ainsi à Alice Zeniter, qui avait gagné la partie en 2017 avec «l’Art de perdre».
Un an après avoir couronné un roman sur la guerre d’Algérie et le destin des harkis, il faut croire ces grands adolescents été sensibles à la façon dont David Diop évoque la Première Guerre mondiale dans «Frère d’âme» (Seuil). Un roman qui, nous disait Jérôme Garcin dès sa sortie, «dans une langue obsédante, chantante, gorgée de métaphores et d’allégories», raconte comment l’Afrique fut, elle aussi, atrocement saignée par la guerre de 1914. En ces temps d’«itinérance mémorielle», ça ne fait pas de mal de le rappeler.
Selon une récente étude de GfK, portant sur les années 2013-2017, le prix Goncourt des Lycéens aide à vendre, en moyenne 337.000 exemplaires du livre qu’il récompense. (Ce serait 407.000 pour le Goncourt, 257.000 pour le Renaudot, et 120.000 pour le Grand prix de l’Académie, soit dit en passant pour ceux qui aiment bien les gros chiffres).