Adama SENE, correspondant de Téranga News à Saint-Louis.
L’alerte rouge lancée par l’ANACIM avec une houle dangereuse pouvant dépasser les 4,5 m de hauteur sur la côte allant de Saint-Louis au Cap-Skiring à partir de ce Samedi 17 novembre, est pour le moment prise très au sérieux par les pêcheurs. Au quai de pêche de Diamalaye et dans les grands-places de la Langue de Barbarie, l’alerte est sur toutes les lèvres. D’ailleurs des associations et structures intervenant dans le secteur ont entamé des séances de sensibilisation pour que les consignes de sécurité soient respectées par les pêcheurs.
La semaine dernière, des pêcheurs du quartier de la Langue des Barbarie qui avaient bravé les interdits de la météo leur interdisant d’aller en mer, ont fait un accident, occasionnant de graves blessés et d’énormes pertes en matériels de pêche à la brèche. Ainsi pour éviter de pareilles situations dramatiques, les services régional et départemental de pêche de Saint-Louis ont attiré l’attention des pêcheurs sur les conséquences désastreuses engendrées par le mauvais temps en haute mer. Une alerte que les associations et autres entités intervenant dans la pêche artisanale veulent faire respecter par les acteurs. A en croire Baye Diallo de la CLPA, tous les moyens et canaux possibles sont mis en contribution pour qu’aucun pêcheur de la Langue de Barbarie ne prenne le risque d’aller en mer dans ces conditions. « Depuis que nous avons reçu l’information, on s’est mobilisé pour la partager avec toutes les populations de la Langue de Barbarie. On est allé trouver les gens dans leurs grands-places habituels au bord du fleuve, dans les sous quartiers, pour les sensibiliser sur le danger de la houle annoncée par la météo. On a même utilisé les hauts parleurs des mosquées pour que l’info passe » a expliqué le président de la CLPA de la Langue de Barbarie. Ajoutant qu’un non-respect des alertes de la météo n’occasionne que des catastrophes avec des pertes en vie humaine et d’énormes dégâts matériels. « Le pêcheur guet-ndarien est considéré comme l’un des meilleurs du monde, mais face à un mauvais temps, on ne peut rien faire. Sinon constater et enregistrer des accidents mortels, ce qu’on peut éviter en respectant les consignes de la météo. En tout cas, nous avons fait ce qui était à disposition. Des drapeaux rouges seront implantés dans les lieux indiqués pour dire aux pêcheurs qu’il y a danger en mer » a affirmé M. Diallo. Avant de regretter que leur structure ne puisse pour le moment que sensibiliser et dissuader les récalcitrants. « Sans se décourager, nous travaillons pour arriver à sanctionner tout contrevenant. Mais en attendant d’y arriver, on se focalise sur la sensibilisation et heureusement les pêcheurs commencent à comprendre l’important rôle des bulletins de l’Anacim » a-t-il conclu. Au quai de pêche de Diamalaye, l’affluence est moins bruyante que d’habitude, sur les bords du fleuve, les grandes pirogues sont accostées à perte de vue. Les quelques marins en tenue de travail trouvés sur place, expliquent la situation. « Les lieux sont un peu désertiques parce que l’alerte interdisant les pêcheurs d’embarquer en mer est passée par là. Donc les services de pêche et autres associations veulent notre sécurité et celle de nos biens, c’est pourquoi personne n’a pris de risque pour aller pêcher. La Langue de Barbarie a perdu plusieurs centaines de personnes et le plus souvent les accidents en mer sont causés par les pêcheurs qui foulent au pied les interdits de la météo » a signalé Mor Diéye. Avant de poursuivre que c’est un manque à gagner, mais la sécurité n’a pas de prix. « J’ai demandé à mon équipe de rester à la maison et de respecter les directives du service des pêches. Mais en voyant les nombreuses pirogues amarrées et l’ambiance du quai, on peut espérer que les populations sont sensibles à l’appel des organisations des pêcheurs et aux comités de vigilance » a renchéri un autre capitaine de pirogue.

