Khadim FALL, envoyé spécial de TérangaNews à Touba.
Touba est une ville bénite comme son nom qui est tiré du Coran. Touba est un arbre qui pousse au paradis. Touba c’est aussi une histoire d’arbre avec Gouye Mbinde. Toutes ces écritures en arabe sur ce baobab sont des prénoms et noms de personne.
« Écrit Fatou Diop, Assane Niang, Mbaye Diop et Nogaye Niang. C’est bon tu n’as rien omis », dicte une femme d’âge assez avancé. « Non j’ai tout écrit sur l’arbre » répond le jeune homme.
Elle s’appelle Adja Marietou Sougou et la croire, forte de conviction, le foulard sur la tête, la parole hésitante, Adja est venue inscrire les noms de ses enfants sur ce baobab « qui exauce » des vœux pieux.
« Serigne Bara avait dit si vous venez et que vous ne me trouvez pas chez moi allez inscrire votre nom sur Gouye Mbinde et vos vœux seront exaucés et moi j’ai confiance en ce fils de Serigne Touba, c’est pourquoi je suis venue inscrire les noms de mes enfants » confie-t-elle.
« Incris moi je m’appelle Ndeye Astou, je viens de Dakar, Pikine, la grande banlieue de la capitale. Je loge pas loin d’ici et je suis venue inscrire mon nom et celui de mes deux parents sur le baobab.

On m’a dit que vos souhaits seront exaucés. Et quels sont vos souhaits ? C’est une longue vie et santé pour mes parents et une réussite dans les études » nous confie cette jeune dame au teint noir le foulard qui cache des mèches, et qui joue avec ses mains lorsqu’elle parle le regard baissé sans doute pour cacher de beaux et grands yeux, critère de beauté chez une femme.
« Mohamed Badiette, Saliou Bodian, Lamine Mbengue, Mor Samb, Ndeye Asta Léye, Amy Diokhané, Serigne Bara Dieng, et vous, moi j’ai déjà écrit mon nom » s’adressant à moi la tête levée vers les branches du géant arbre, un jeune assis sur une branche de cet arbre millénaire.
Il est 12h24 minutes à Gouye Mbinde ou le « baobab sur lequel on écrit des noms de personne » situé dans le quartier du même nom à Darou Khoudoss fief du défunt Khalife Serigne Sidy Moukhtar Mbacké prédécesseur de Serigne Mountakha Bassirou Mbacké actuel Khalife général des Mourides.

Bien assis sur la branche, le jeune est en en train de marquer avec un objet tranchant sur une grande branche du baobab entouré d’un mur, des noms de personnes que d’autres fidèles lui dictent depuis le pied de l’arbre.
« Je m’appelle Mouhamed Badiette, je suis bissau guinéen d’origine et Mouride, je vis à Kébemer au même titre que mon ami Saliou Bodian. Je passais par là et j’ai vu les gens inscrire leur nom et j’ai fait de même ».
Ils ont écrit leurs prénoms et noms sur cet arbre planté sur recommandation de Serigne Bara Mbackè fils de Serigne Touba.
Selon, les dires de Serigne Saliou Niang qui a planté ce baobab de sa main en présence de Serigne Bara Mbacké qui a indiqué le lieu.

« C’est sur recommandation de Serigne Bara Mbacké, que j’ai planté après la mort du premier baobab, c’est ici qu’il venait pour enseigner les disciples et lire le Coran », se rappelle Serigne Saliou Niang.
Assis devant une boutique à quelques pas du mausolée de Serigne Sidi Moukhtar Mbacké, Mouhamadou Diène a écrit son nom sur le baobab depuis fort longtemps.
« J’ai écrit mon nom et ceux de mes enfants de même que madame. Je suis Mouride et je fais tout ce qui peut apporter le salut et Serigne Bara était un grand érudit de Dieu et très mystérieux ».
Gouye Mbinde ou le baobab sur lequel on inscrit son nom et ses vœux laisse pousser un feuillage vert clôturé par un mini mur pour le protégé, est un arbre qui impose le détour aux pèlerins venus célébrer le Magal de Touba.

