De Chérif Abdou Aziz TOURÉ, Tivaouane
Les représentants des syndicats enseignants se sont retrouvés au CEM Ababacar Sy de Tivaouane ce lundi 23 avril pour s’accorder sur la conduite à tenir dans la poursuite de leurs revendications. Cette rencontre est la réponse à l’invitation du G6 à ses membres pour apporter une réponse collective à la déclaration du ministre Serigne Mbaye Thiam.
L’heure est grave et les enseignants syndicalistes en sont conscients. Pour autant, ils ne comptent pas revenir en arrière dans leur lutte. Ainsi, le G6 avait invité ses membres à organiser des assemblées générales départementales à l’échelle nationale pour apporter la réplique à Serigne Mbaye Thiam qui avait déclarait samedi dernier que quatre des six syndicats composant le G6 ont accepté de suspendre leur grève. Abdoulaye Dembélé, secrétaire général SELS Authentique de Tivaouane explique dans ce sens que : « notre AG est motivée par le souci d’harmoniser nos positions après la sortie du ministre de l’Education nationale. Sur le coup, nous avons observé une certaine cacophonie dans nos rangs, c’est pourquoi nous avons jugé de nous réunir autour d’une table pour échanger. Au cours de la rencontre, les enseignants appartenant aux syndicats ayant levé leur mot d’ordre ont réitéré leur soutien total et indéfectible au G6. Ils ont aussi précisé que la décision de mettre un terme à la grève de certains de leurs syndicats est un problème à gérer au niveau interne, c’est-à-dire au sein de leurs organisations syndicales. Certains enseignants appartenant aux dits syndicats ont déclaré que pour des questions de dignité, ils ne peuvent surseoir au plan d’actions du G6. » Et à M. Dembélé de poursuivre : « le ministre a lancé un appel aux enseignants pour qu’on puisse voir ensemble les réaménagements à opérer dans le calendrier scolaire. Mais nous tenons à lui rappeler que nous ne pouvons pas en l’état actuel des choses aborder ces questions alors nos revendications ne sont pas satisfaites. Nous exigeons des mesures concrètes sur des points comme l’avancement lent de nos carrières, les indemnités de logement etc. Nous ne croyons pas qu’il y aura une année blanche et que les autorités étatiques prendront des dispositions pour sauver l’année scolaire ».

Appartenant à l’un des syndicats ayant suspendu la grève, Matabara Seck est venu pour apporter des éclaircissements à ses collègues des autres syndicats. Il déclare dans ce sens : « je suis venu pour dire à mes collègues enseignants de façon claire que mon syndicat a levé le mot d’ordre de grève et que nous retournons en classe. J’ai insisté sur le fait que nous restons solidaires au G6 dans le combat. Certes nous déplorons la mesure dans sa forme, mais nous demeurons des enseignants disciplinés et lorsque notre syndicat adopte une position, nous sommes tenus de la suivre », a-t-expliqué Matabara Seck qui appartient au SELS.
En dépit de la cohésion prônée par les syndicalistes du G6 à Tivaouane, il faut souligner qu’un malaise s’est installé depuis la déclaration de Serigne Mbaye Thiam. La cessation du plan d’actions chez quelques syndicats est perçue par certains comme la fausse note du mouvement des enseignants et cela risque de porter préjudice à l’entente promue par les organisations syndicales des enseignants.

