Le hashtag #JesuisBouba domine les réseaux sociaux depuis quelques jours en Côte d’Ivoire. Bouba est le nom d’un petit garçon de 4 ans, sauvagement assassiné à Abidjan pour les besoins d’un sacrifice rituel. Ce genre de drame n’a rien de nouveau dans le pays, mais cette fois l’affaire suscite une profonde indignation, jusqu’au sommet de l’Etat. Car, c’est un crime sur fond de croyances rituelles.
Bouba a perdu la vie dans des conditions atroces. C’est actuellement le portrait le plus connu de Côte d’Ivoire. Un jeune garçon souriant dans une chemise à carreaux bleus brandissant l’index et le majeur en V. Bouba, de son vrai nom Aboubacar Sidick Traoré, était porté disparu depuis le week-end du 24 février.
Résident du quartier de Williamsville, dans le centre d’Abidjan, l’enfant de 4 ans a été retrouvé à Cocody-Angré, dans l’est de la ville, son corps enterré, les membres ligotés, la gorge tranchée.
« Il faut que je parle pour que plus jamais un enfant ne meurt de cette façon. Bouba a été étouffé, un enfant de 4 ans. Il a été étouffé avant d’être égorgé et d’être vidé de son sang, » assure-Ibrahim Traore, père de Bouba.
La dépouille a été retrouvée grâce aux indications d’Etienne Sagno, un bijoutier de 27 ans. Dans un interrogatoire de la police filmé de nuit sur le lieu même où a été découvert le petit Bouba, il confesse être l’assassin et détaille son mode opératoire macabre. La raison de cette barbarie : l’espoir d’être riche en sacrifiant un être humain.
Le bijoutier révèle que c’est un marabout qui lui a dicté ces consignes nécessaires, selon lui, pour rendre le sacrifice efficace. D’après la police, cela faisait quelques années qu’aucun cas de sacrifice rituel ne lui avait été rapporté. Mais ces dernières semaines, plusieurs cas de disparitions d’enfants ont été signalés.
La mort de Bouba a provoqué une vague de colère dans le pays. Le gouvernement ivoirien, et même la première dame Dominique Ouattara, ont partagé leur peine sur les réseaux sociaux.
A Abidjan, ils sont des milliers à avoir rendu un dernier hommage au garçon. Samedi dernier, 5 mars, une marche silencieuse a réuni des dizaines de personnes à Cocody-Angré au slogan de « Plus jamais ça ! »

