Ce mercredi 7 mars 2018 marque l’An 1 de l’emprisonnement de Khalifa Sall du nom du maire de Dakar dans le cadre de l’enquête sur la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Arrêté le 7 mars 2017 et mis sous mandat de dépôt avec sept autres des ses employés. Ils sont poursuivis pour détournement de deniers publics portant sur une somme de 1 milliards 800 millions de francs CFA dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. Le verdict de ce procès qui a duré trois semaines est attendu le 30 mars prochain.
9 mois d’enquête, 21 témoins entendus sur 70 proposés par la défense du maire, dix sept requêtes rejetées.
Son instruction bouclée après neuf mois d’enquête, dix sept procédures rejetées, 23 témoins entendus sur 70 proposés par la défense, un procès qui avait été fixé dans un premier le 14 décembre 2107 sera reporté sur demande des avocats de la défense puis s’ensuit un second report le 3 janvier.
Et, c’est finalement le 23 janvier que va démarrer un long procès aux différents rebondissements marqué par des accrochages de procédures entre le procureur de la République, représentant le ministère public, Serigne Bassirou Gueye accusé d’acharnement sur la personne du maire de Dakar, mais aussi de l’agent judiciaire avec la vingtaine d’avocats assurant la défense du maire de Dakar et ses codétenus. Mais le juge Malick Lamotte a tenu à recadrer les différentes parties.
Des accrochages qui ont parfois provoqué des suspensions d’audience.
Une liberté provisoire que le maître des poursuites a toujours refusé à Khalifa Sall et ses coaccusés.
C’est donc le 23 janvier que l’audience sur la forme a débuté avec des arguments de part et d’autre des camps opposés dans ce procès que beaucoup d’observateurs de la scène politique qualifie de « purement politique pour éliminer un adversaire de taille pour la présidentielle de 2019 par Macky Sall ».
Sur le banc des accusés il y a huit (8) personnes qui ont pour noms : Khalifa Ababacar Sall (maire de Dakar), Mbaye Touré (directeur administratif et financier), Fatou Traoré (secrétaire du maire), Amadou Mactar Diop (responsable de la commission de réception), Yaya Bodian (chef du bureau du budget), Ibrahima Yatma Diaw (chef de la division financière et comptable) et enfin les deux percepteurs municipaux, Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré.
Ils sont poursuivis et jugés pour « association de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment d’argent, faux et usage de faux ».
Comme on s’y attendait, la bataille de procédure a eu lieu entre les avocats de l’Etat et ceux de la défense sur le statut du maire de Dakar élu entre temps député à L’Assemblée nationale, mais tous les arguments évoqués par la défense pour l’annulation des poursuites ou encore la remise en liberté du maire de Dakar, en raison de son statut de député qui lui confère une immunité parlementaire et pour lequel la défense a plaidé « l’inviolabilité parlementaire ».
La dernière décision rendue par le doyen des juges concerne la caution de 1,8 milliard, mais celle-ci a connu le même sort que les précédentes sollicitations.
Cap sur le fond. ainsi les débats vont durer 21 jours où les différentes parties aussi bien l’Etat avec le procureur de la République et l’agent judiciaire qui se sont attelés à prouver la culpabilité du maire et de ses coaccusés aidés en cela par les avocats de la défense qui ont tout le long des audiences démontré que ce procès n’avait pas lieu d’être que la caisse d’avance qui vaut à son gestionnaire ce procès rentre dans la rubrique des fonds politiques.

Prenant la parole, le mis en cause à livré sa version des faits et à en croire Khalifa Ababacar Sall « s’il est ici devant le juge c’est parce qu’il a refusé une offre politique venant du Président de la République en mettant une coalition Manko Taxawou Sénégal, laquelle coalition politique avait remporté l’essentielle des communes de Dakar les plus grandes comme celles des Parcelles Assainies, Médina entre autres ». « Si je suis là c’est parce que j’ai refusé une offre politique de Macky Sall », a déclaré le maire de Dakar.
Le réquisitoire du procureur de la République : 1 à 7 ans de prison pour Khalifa Sall et ses coaccusés et une amende de 5, 49 milliards de cfa de dommages et intérêts
Le procureur de la République qui dans son réquisitoire s’est attelé à établir la culpabilité du maire de Dakar dans un speech de deux heures, a requis 7 ans contre Khalifa Sall et Mbaye Touré, en plus d’une amende de 5,49 milliards FCFA. Ils sont les deux seuls prévenus poursuivis pour « blanchiment de capitaux » et « détournement de deniers publics ». Mais ils partagent d’autres infractions avec leurs codétenus.
En effet, si le juge Lamotte suit le réquisitoire du parquet, Fatou Traoré va recouvrer la liberté, au prononcé du verdict. Le maître des poursuites a sollicité qu’elle soit déclarée coupable de « complicité de faux et usage de faux en écriture de commerce » et condamnée à 2 ans, dont un an avec sursis. Une peine déjà couverte par sa détention provisoire à la Maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6. Tandis que les deux percepteurs (Bocoum et Touré) vont bénéficier de la relaxe, le reste (Yaya Bodian, Amadou Moctar Diop et Ibrahima Yatma Diaw) encourt chacun 5 ans ferme chacun.
Verdict attendu le 30 mars prochain
C’est ce 30 mars que le maire de la capitale Dakar, Khalifa Ababacar Sall et ses sept coaccusés seront édifiés sur leur sort, s’ils restent en prison ou s’ils vont sortir. En effet, le verdict tant attendu sera donné par le juge Malick Lamotte.

