L’intensification des conflits et la sécheresse persistante dans plusieurs régions du monde ont fait grimper à 124 millions le nombre de personnes jugées à la merci d’une famine à la fin 2017, une augmentation de 15% comparé à l’année précédente, selon une estimation de l’ONU et de l’Union européenne publiée ce 22 mars 2018.
Augmentation annuelle.
En 2016, le même rapport avait estimé à 108 millions le nombre de personnes dans le monde confrontées à une insécurité alimentaire grave, et en 2015 à 80 millions.
Il y’a presque un an, le 25 avril 2017, le secrétaire général de l’ONU a lancé un cri d’alarme pour éviter la famine au Yémen où près de 19 millions d’habitants sont menacés. Une situation urgente qui touche toute la Corne de l’Afrique. « Nous voyons une génération entière qui est affamée. Nous devons agir maintenant, pour sauver des vies, » lançait Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU.
La communauté internationale se mobilise pourtant très peu face à cette urgence alimentaire touchant également la Somalie, le Soudan du Sud et le Nigeria. L’ONU n’a ainsi reçu, début avril 2017, que 20% des 4,4 milliards de dollars nécessaires pour acheminer de l’aide dans la Corne de l’Afrique. Mais alors, pourquoi le monde se désintéresse de cette crise ?
L’aide humanitaire, pas une priorité pour la communauté internationale
Malgré les appels répétés du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui évoque la « pire crise humanitaire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale », la communauté internationale tarde à se mobiliser. Les nations unies n’avaient ainsi reçu, que 20% des 4,4 milliards de dollars nécessaires pour acheminer de l’aide dans la Corne de l’Afrique. « En quelques années, les préoccupations humanitaires ont cédé face aux préoccupations migratoires », avance Tristan Coloma.

