L’année 2018 ne s’annonce pas aisé pour les tenants du pouvoir. Les syndicats d’enseignants se mobilisent davantage pour paralyser le système éducatif. Ils doublent la pression afin de forcer le gouvernement à respecter les accords signés depuis 2004. Selon Ndongo Sarr du CUSEMS, ils iront plus loin en organisant une marche ce jeudi 8 février à Thiès.
Ils continuent de crier leur ras-le-bol, les enseignants du public. Entre lenteur administrative, non-respect des accords, surcharge des heures de cours, autant de problèmes que déplorent le syndicat enseignant, d’où la mise en place de la deuxième phase de leur plan d’action.
La fédération des enseignants du Sénégal déroule la deuxième phase de leur plan d’action avec une grève totale les mercredi 7 et jeudi 8 février 2018, suivie d’une marche à Thiès.
Le boycott des compositions est le mot d’ordre suscitant le plus d’indignation pour la simple et bonne raison que la validation de l’année repose sur leurs résultats. « Nous ne voulions pas en arriver à cette extrême. Nous sommes des éducateurs avant tout, notre rôle est de prendre en charge. Mais, personne ne peut nous reprocher de faire preuve d’impatience. Je pense que nous avons été assez patients. Car, nos attentes datent de 2004, » dit- Ndongo Sarr du CUSEMS.
Les grèves font maintenant partie intégrante du quotidien de l’enseignement public. Sur ce point, ni de questions suscitant surprises ni d’interrogations ne se posent. Ce qui plane dans les esprits, c’est le paradoxe de la conférence du partenariat mondial pour l’éducation qui s’est tenue il y a moins d’une semaine. Contradiction parce que le Sénégal est le premier contributeur africain.
Il fait figure de bon élève dans la mobilisation des ressources publiques pour son système éducatif. C’est l’une des raisons de son choix par le partenariat mondial pour l’éducation pour abriter sa troisième conférence. « Au total, le cumul des investissements du Sénégal s’élèvent à 1,2 milliards de dollars américains, ce qui représente 25, 48% du budget national. Cela est supérieur au ratio de 20% recommandé par l’objectif de développement durable, » a comparé le Président Macky Sall.
Interpellés sur la tenue de cette conférence, les enseignants affirment que, le gouvernement est en train de divertir les sénégalais pour ne pas se pencher sur l’essentiel. A cet effet, ils affirment leur résolution à poursuivre la lutte jusqu’à l’obtention de gain de cause.

