Le procès du maire de Dakar, Khalifa Sall et de ses coaccusés a repris ce lundi 5 février après trois jours de répit avec la venue d’Emmanuel Macron.
Ce lundi, le juge en charge du dossier, le magistrat Malick Lamotte a ouvert les débats de fonds puisque la forme avec les recevabilités a été vidée vendredi dernier.
Attrait à la barre ce matin pour faire sa déclaration préliminaire, le maire de Dakar, Khalifa Sall a encore clamé devant le juge son innocence et disculpé tous ses coaccusés en endossant tout sur son dos. Devant la barre et entourait de ses avocats, Khalifa Sall a comparé son procès à un procès politique.
« Vous voyez ces messieurs et cette dame, qui sont attraits devant vous (il tourne la tête et fait un geste de la main en direction de ses co-prévenus), ils n’ont rien fait, leur seul tort est d’être des collaborateurs de Khalifa Sall ».
Devant le président du tribunal, bras appuyés sur le pupitre, boubou blanc et babouches de même couleur, il a ensuite déclaré : « L’objet de ce procès est de mener un combat politique contre un adversaire politique ».
Face à Malick Lamotte, l’édile de la capitale a exigé la mise en liberté de ses co-prévenus auprès du juge Lamotte. « Libérez-les et jugez-moi tout seul. J’assume tout ce qu’on leur reproche », plaide Khalifa Sall. « Libérez-les », répétera-t-il au micro.
Le président Malick Lamotte lui a rétorqué qu’il lui avait demandé de faire sa déclaration préliminaire et pas autre chose. La déclaration du maire de Dakar, entouré d’une escouade d’avocats prêts à en découdre, a donné le ton de l’audience consacrée au fond.
A l’en croire ses déboires judiciaires n’ont qu’un seul fondement son refus de soutenir le Président Macky Sall depuis 2012, « nous n’avons commis aucune malversation. Nous n’avons détourné aucun sou. Nous n’avons touché à aucun franc de l’Etat. Nous avons géré les fonds de la municipalité de manière transparente. Je ne suis pas quelqu’un qui prend et je n’ai jamais pris. Je suis ici (devant le tribunal) parce que j’ai dit non. J’ai dit non à une offre politique. J’ai dit non à une une proposition politique qui m’a été faite en juin et en septembre 2012 », a-t-il martelé ce lundi.
Khalifa Sall de poursuivre, « on m’a proposé un marché que j’ai décliné. On a voulu me forcer à accepter et en 2014 ça n’a pas marché. C’est la raison pour laquelle, monsieur le président (du tribunal), j’ai voulu intervenir pour vous dire que… (Il a été interrompu par le parquet). Je vous remercie monsieur le président. L’objet de ce procès est de mener un combat politique contre un adversaire. Vous voyez ces messieurs et cette dame (les co-prévenus de Khalifa Sall) qui sont attraits devant vous, ils n’ont rien fait, leur seul tort est d’être des collaborateurs de Khalifa Sall. Libérez-les et jugez-moi tout seul. J’assume tout ce qu’on leur reproche», a dit le maire de Dakar jugé pour détournements de fonds publics estimés à 1,8 milliards de francs CFA de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.

