Le projet d’exploitation du zircon de Niafrang, le massacre de Boffa Bayotte, le processus de paix tout a été passé au peigne fin ce mercredi 24 janvier au « Carrefour d’actualité du CESTI » avec le chercheur français, Jean Claude Marut qui s’intéresse au conflit casamançais depuis des années. le thème de ce mercredi a porté sur « La controverse autour du projet zircon de Niafrang ».
Le zircon, cette poussière grise qui sème le brouillard à Niafrang a fait l’objet d’un panel ce mercredi 24 janvier au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) de Dakar. Organisé chaque premier mercredi du mois, le Carrefour d’actualité de ce mercredi 24 janvier a reçu le chercheur Jean Claude Marut, un habitué des lieux. Et durant trois tours d’horloge les apprentis journalistes et le chercheur à (LAM) « les afriques dans le monde », ont échangé sur le zircon de Niafrang localité située dans la région de Ziguinchor dans le sud du Sénégal.
Le choix du thème est plus que d’actualité car cette région est sur les feux de l’actualité avec la tuerie de Boffa Bayotte, qui a été évoqué aussi par le panéliste, Marut. Fin connaisseur de la Casamance et du conflit qui dure depuis plus de trente ans, Jean Claude Marut est revenu en long et en large sur le problème qu’a soulevé le projet d’exploitation du zircon de Niafrang avec le refus des populations qui craignent des impacts néfastes sur le plan environnemental.
Un collectif relève les dangers de l’exploitation du zircon à Niafrang
Et à en croire le chercheur, cette ressource peut bien accroître la croissance qui va impacter sur le produit intérieur brut, mais elle ne peut pas impulser le développement de la Casamance encore moins du Sénégal, c’est pourquoi, il préconise une meilleure implication des populations et une oreille attentive des autorités de la République afin que le processus de paix ne soit pas remis en cause et que les rivalités entre les populations qui partagent ses ressources ne soient pas utiliser par les groupes armées qui sévissent dans la zone. En effet de l’avis de Marut « il y a un lien entre l’existence des ressources et l’insécurité »
Pour le chercheur français, « le problème du zircon à l’image de la coupe illégale de bois ont un seul et même fondement, politique et pour y répondre il faut une réponse politique de la crise de façon générale en Casamance ». Ajoutant qu’ « il y a urgence de résoudre le problème en s’attaquent à ses causes profondes afin d’éviter que ce projet d’exploitation soit l’élément catalyseur entre les groupes armés».

Interpellé par les étudiants en journalisme sur le récent massacre de Boffa Bayotte, Jean Claude Marut pense que cette tuerie est le fruit de la panne sèche du processus de paix définitive. « Le processus est en panne ce qui justifie le massacre de Boffa Boyotte ».
Toutefois, le chercheur à « les Afriques dans le monde » de souligner que les menaces d’unification des groupes rebelles ne sont pas à l’ordre du jour car l’armée sénégalaise a une meilleur maîtrise du terrain.
Il a en outre salué la bonne disposition des autorités sénégalaises notamment le ministre des Mines et de la Géologie qui s’intéresse de très près à cette question du zircon de Niafrang.
De poursuivre en appelant encore les autorités au dialogue entre les populations de Casamance, la société Astron qui veut exploiter ces métaux pour une entente dans l’intérêt des habitants.

