Le collectif des cadres casamançais a dénoncé l’exécution sommaire de 13 coupeurs de bois dans la forêt classée de Boffa Bayote (sud du Sénégal). C’est lors d’une conférence de presse qu’il a dénoncé cette tuerie. Pierre Goudiaby Atepa, figure de proue de ce collectif a même confié que leur collectif détient l’identité de ceux qui sont à la tête de ce trafic.
« Il faut débusquer cette mafia qui tue le Sénégal », a déclaré Pierre Goudiaby Atepa. Selon lui, ceux qui ont poussé ces jeunes à couper du bois doivent être arrêtés. Il a par ailleurs déclaré détenir le nom des personnes qui sont à la tête de ce réseau de trafic de bois. « L’Etat qui a tous les éléments les a également identifiés. Ils tuent les forêts du sud de notre pays, ils doivent par conséquent être poursuivis et punis », a-t-il renchéri.
L’exécution des jeunes n’a toujours pas été revendiquée même si les regards se tournent vers la rébellion séparatiste qui est présente dans la zone depuis 30 ans. Celle-ci a pour sa part nié toute implication dans cette tuerie. Elle accuse à son tour un vaste réseau de trafic de bois de tek mis en place part des représentants de l’Etat.
Le danger est réel
Le gouvernement sénégalais a qualifié cette tuerie d’acte « désespéré de forces sans ambition autre que la violence gratuite, au moment où la paix se consolide chaque jour davantage dans la partie sud du pays ». Deux jours de deuil national ont été décrétés par le gouvernement.
Atepa du collectif des cadres casamançais a proposé un plan pour la reforestation de la forêt de Casamance. « Nous pensons qu’un plan quinquennal d’une cinquantaine de milliards peut et doit pouvoir apporter du travail à au moins à 300 000 jeunes. Nous apporterons notre contribution jusqu’au moyen de de son financement », a-t-il déclaré.
« Le danger est réel, aujourd’hui plus de la moitié de la forêt est partie », s’alarme l’architecte. Il estime que cette coupe abusive de bois tue à petit feu la Casamance et par ricochet, le Sénégal. Il propose la radicale décision de l’arrêt de toute coupe de bois dans la zone pendant 5 ans afin de reverdir la Casamance.

