Le procès du maire de Dakar s’est tenu ce mardi 23 janvier après avoir subi deux renvois. Même si les débats n’ont pas encore abordés le fond du dossier du maire de Dakar, la défense et l’Etat ne se font pas de cadeau. Chaque partie conteste la recevabilité de la constitution de l’autre en partie civile.
Les débats ont essentiellement porté sur la recevabilité de la constitution en partie civile de la mairie de Dakar dans un premier temps mais également sur celle de l’Etat du Sénégal.
Le conseil municipal de Dakar a voté le 15 janvier dernier à une écrasante majorité la constitution de la ville de Dakar en partie civile dans le procès de son maire, Khalifa Ababacar Sall.
Une constitution que l’agent judiciaire de l’Etat et le procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye ont contesté. Selon ce dernier, c’est le maire de Dakar qui représente la ville et non le conseil municipal et enjoint le juge à déclarer cette constitution irrecevable. La présence de Me El Hadji Diouf a également été contestée par l’agent judiciaire de l’Etat.
Les arguments du procureur ont été battus en brèche par la défense. Me Bamba Cissé, un des avocats de Khalifa Sall et de ses coaccusés a affirmé que la constitution de la ville de Dakar en partie civile et belle et bien recevable et que seulement, c’est au juge de décider si elle est fondée ou non.
Me El Hadji Diouf se paie la tête du préfet de Dakar
Selon le tonitruant avocat et ancien ministre sous Wade, il y a manifestement un complot pour faire échec à la constitution en partie civile de la ville mairie de Dakar. Il estime que le préfet de Dakar n’est que le bras armé du pouvoir exécutif, et est par ailleurs chargé de faire « le sale boulot ». En effet, le préfet a demandé la seconde lecture de la délibération de la constitution en partie civile de la mairie de Dakar sous l’impulsion du conseil municipal de ladite mairie. « Le maire est mis en cause et ne peut par conséquent pas représenter la ville de Dakar », a déclaré Me Khassimou Touré dans sa plaidoirie.
Après la pause que le tribunal a observée, les avocats de la défense ont à leur tour contesté la recevabilité de la constitution de la partie civile de l’Etat. « L’Etat se cache derrière les poursuites de détournement de deniers publics pour intervenir avec effraction dans un procès où il n’a rien à faire », a déclaré Me Ciré Clédor Ly.
Un argument étayé par Me Khassimou Touré qui déclare que tout denier public n’est pas un denier de l’Etat. Il faut définir la nature de ces deniers.
L’audience a été suspendu jusqu’au mercredi 24 janvier

