Trump a mis sa menace à exécution. Les Etats-Unis viennent de réduire l’aide à l’UNRWA, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Sur les 125 millions de dollars qui devaient initialement être versés, seuls 60 millions ont été envoyés à l’agence. Ils ne sont plus disposés à fournir 30% des fonds de l’agence des Nations pour les réfugiés palestiniens.
En décembre dernier, Washington reconnaît Jérusalem comme capitale d’Israël. Cette décision de la Maison Blanche provoque alors la réprobation de la communauté internationale et entraîne la colère des palestiniens. Dans un discours très offensif, le chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dénonce la « claque du siècle » infligée par Donald Trump, et décide de rejeter le plan de paix américain.
C’est alors que le Président Donald Trump brandit une menace, celle de couper l’aide financière américaine aux palestiniens s’ils refusent de discuter avec lui d’une solution pacifique au conflit.
Sans aller jusqu’à fermer entièrement le robinet, les Etats-Unis viennent d’annoncer qu’ils réduisent de plus de la moitié l’aide allouée à l’UNRWA. Ce financement américain est notamment destiné à payer les salaires dans les écoles et le système de santé en Jordanie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les Etats-Unis sont le principal contributeur de l’UNRWA, l’agence onusienne en charge des cinq millions de réfugiés palestiniens au Moyen-Orient.
Il n’est plus question, explique un responsable du département d’Etat américain, que les Etats-Unis financent de manière disproportionnée le fonctionnement des agences de l’ONU.
Selon Robert Malley, directeur de l’International Crisis Group et ancien conseiller de Barack Obama pour le processus de paix, « c’est un geste politique parce que cela faisait longtemps, pendant la campagne, que le candidat Trump disait « on dépense trop d’argent à l’étranger ». Là c’est une cible facile, c’est une cible politique qui fait sens, vu l’électorat qui a voté pour Trump et auquel pense l’administration. Mais c’est non seulement un très grave geste vis-à-vis des palestiniens qui vivent dans les camps de réfugiés. C’est également un but contre son camp pour l’administration elle-même parce qu’elle ne va faire que creuser davantage le discrédit dont elle souffre aujourd’hui et rendre beaucoup plus difficile quelconque effort diplomatique dans la région. »
C’est surtout, ajoute le spécialiste, « le phénomène humanitaire, les conséquences graves, que cette décision va avoir sur les populations palestiniennes. Espérons que d’autres puissent compenser ce qui manquera à l’UNRWA. »
Antonio Guterres redoute une importante crise humanitaire
Le gel des 65 millions restants trouble le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.
« Je suis très préoccupé et j’espère vivement qu’à la fin, les États-Unis pourront maintenir ce financement. Cette agence n’est pas une institution palestinienne, elle a été créée par l’ONU et elle fournit des services essentiels aux réfugiés palestiniens dans les territoires occupés, en Jordanie, en Syrie et au Liban. Et il y a aussi une préoccupation humanitaire sérieuse, et à mon avis c’est une opinion partagée par la plupart des observateurs internationaux, y compris les israéliens. Si l’agence n’est pas en mesure de continuer à opérer, il y’ aura un très, très grave problème et nous ferons tout notre possible pour éviter que cela arrive, » Antonio Guterres, SG ONU.
Le département d’Etat précise que la contribution américaine n’a pas été annulée, elle est gelée jusqu’à nouvel ordre. Une décision que condamne Wasel Abou Youssef membre de l’organisation de libération de la Palestine.
« Voici le vrai problème, » pose-Wasel Abou Youssef, la soi-disant affaire du siècle qui vise à supprimer les droits des palestiniens. » Le président Trump a annoncé que Jérusalem était la capitale de l’occupation israélienne, mais c’est une violation de la loi et des accords internationaux, dans le but d’écarter l’idée que Jérusalem sera la capitale définitive de la Palestine. Jérusalem sera toujours la capitale de la Palestine. L’autre problème est qu’il cherche à couper l’aide à l’agence et à mettre plus de pression pour supprimer le droit des réfugiés de retourner chez eux. »
Les Etats-Unis demandent aux pays de contribuer davantage.



