Le trentième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) s’est refermé, ce lundi 29 janvier au soir, à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le moment de faire un retour sur les principales décisions marquant cette communion entre dirigeants africains.
Un sommet marqué par l’avancée dans l’adoption des réformes proposées par le nouveau président de l’organisation panafricaine, le rwandais Paul Kagamé. Le thème de la Libye a été beaucoup abordé même si la réunion prévue autour du Président Denis Sassou Nguesso, chef du comité de haut niveau de l’UA sur ce pays, a été reportée. Les discours se voulaient positifs, deux mois et demi après le reportage de CNN, pour montrer que la situation des migrants en Libye s’améliore.
Selon la commission de l’Union africaine (UA), ce sont désormais plus de 13 000 personnes qui ont été rapatriées chez elles depuis début décembre. Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’UA : « Les migrants qui étaient dans des centres et qui subissaient des traitements inhumains ont été presque tous rapatriés volontairement chez eux. Et le processus continue. »
Selon la commissaire aux Affaires sociales, qui gère le dossier, il y a 54 centres de détention. Selon la soudanaise Amira el-Fadil, il faut les fermer. Pour le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Tahar Siala, il y a deux types de centres : « Il y a les centres de détention légaux sous la supervision du ministère de l’Intérieur. Il y en a d’autres qui sont sous le contrôle de milices, on est en train de les fermer car ils sont illégaux. »
La moitié des centres devront être fermés
Environ la moitié de ces centres devront donc être fermés. Quant aux réseaux criminels, le ministre libyen promet de lutter contre : « Pour les groupes criminels, en fait nous sommes en train d’enquêter et d’après nos lois, c’est un crime. Et même les migrants illégaux qui sont arrivés dans le pays sans visa sont considérés comme des criminels. »
Le responsable a aussi évoqué le processus de règlement de la crise libyenne. Pour lui, les élections ne peuvent être organisées rapidement. Il faudra au moins toute l’année 2018 pour les préparer dans de bonnes conditions.
Le financement, dernière discussion du sommet
On comprend mieux pourquoi la cérémonie d’ouverture, qui était prévue dimanche matin, a démarré avec trois heures de retard. En effet, en prélude à cette cérémonie, il y a eu un huis clos entre chefs d’Etat, où la taxe pour l’auto-financement de l’Union africaine a fait débat.
Le guinéen Alpha Condé, le rwandais Paul Kagamé, le tchadien Moussa Faki Mahamat, ont mis en avant avec conviction les avantages de cette taxe de 0,2% sur un certain nombre de produits importés. Mais plusieurs chefs d’Etat africains, dont les économies sont tournées vers l’extérieur, ont émis de sérieuses réserves. C’est le cas de l’égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du sud-africain Jacob Zuma. Ils ne sont pas ouvertement contre, mais ils demandent des aménagements, voire des dérogations.
De l’espionnage qui a fait grand bruit
Autre sujet du jour : un éventuel espionnage de l’Union africaine par les chinois. Le journal français, Le Monde sort en effet une enquête qui tend à montrer que le nouveau siège aurait été mis sous surveillance. C’est un sujet dont beaucoup parlent, dans les couloirs de l’Union africaine. Des serveurs piratés, des micros-espions, ceci pendant plusieurs années, jusqu’en 2017. Evidemment, cela fait jazzer dans ce très beau bâtiment construit à Addis-Abeba par les meilleurs architectes chinois. Aux dernières nouvelles, la Chine a démenti cette accusation.

