Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a confirmé ce lundi 22 janvier avoir « discuté » lors d’une réunion de sa direction du départ anticipé du controversé Président Jacob Zuma, sans lui fixer cependant de « date butoir ». « Nous avons convenu que le sujet était entre les mains des responsables. Il y aura des discussions entre les responsables (du parti), le Président Zuma et le président (du parti Cyril) Ramaphosa », a déclaré le secrétaire général du parti, Ace Magashule, lors d’une conférence de presse.
« Il n’y a pas de décision prise pour renvoyer Jacob Zuma », a-t-il assuré. « Il n’y a pas de date butoir. On ne fonctionne pas comme ça. Donnez-nous du temps à l’ANC pour discuter de nos problèmes ». « Nous n’avons pas pris de décision pour dire que le Président Zuma doit partir ou que le président Zuma doit rester », a-t-il précisé. « L’ANC est décidé à regagner la légitimité morale et est entré dans une nouvelle période de renouvellement », a assuré Ace Magashule, lui-même impliqué dans des affaires de corruption. « Nous disons que là où il y a corruption, la justice doit suivre son cours », a-t-il dit.
Au pouvoir depuis la fin officielle du régime d’apartheid en 1994, l’ANC a vu sa popularité chuter depuis plusieurs années, minée par les accusations de corruption qui pèsent sur Jacob Zuma et les difficultés persistantes de son économie. Fin décembre, Jacob Zuma a été remplacé à la tête de son parti par l’actuel vice-président du pays, Cyril Ramaphosa, qui avait fait de la lutte contre la corruption son leitmotiv de campagne.
Selon les analystes, ce dernier veut à tout prix se débarrasser du Président au plus vite pour permettre à l’ANC de reconquérir ses électeurs avant les législatives de 2019. Cyril Ramaphosa joue gros: en cas de victoire de l’ANC en 2019, il deviendra chef de l’Etat.

