70 cas positifs au test de dépistage au VIH/SIDA ont été déclarés selon Mouhamadou Souané, le gestionnaire de données sanitaires du centre de santé de Kolda. Au total, 1070 personnes ont été soumises au test au cours du troisième trimestre de l’année 2017.
« Ces cas jugés positifs ont tous été automatiquement placés sous antirétroviraux (ARV) », a-t-il expliqué, déplorant le déficit de personnel qui selon lui « impacte négativement » la prise en charge des patients dans ce centre sanitaire selon lui très fréquenté.
Le gestionnaire et assistant social du centre de santé de Kolda s’exprimait ainsi, lors d’une visite de certains membres de l’Association des journalistes en santé population et développement (AJSPD). Le déplacement des hommes de la presse, organisé en collaboration avec le Conseil national de lutte contre de le Sida (CNLS), vise à documenter les bonnes pratiques en matière de lutte et de prise en charge du Sida dans la zone sud du Sénégal.
L’initiative devrait contribuer au renforcement de l’information et de la communication sur le Sida au Sénégal, surtout que, dans la zone sud où la prévalence est plus élevée que la moyenne nationale. Monsieur Souané a évoqué des difficultés dans la prise en charge des cas de VIH, de nombreux patients venus de la Guinée et de la Gambie étant souvent déclarés « perdus de vue ».
« Nous avons un nombre de perdus de vue élevé et nous comptons mener des actions avec ces pays pour réduire le nombre de perdus de vue », a-t-il dit, avant de signaler que le centre de Kolda a enregistré des cas de décès en 2017, en raison de dépistages tardifs. Pour le troisième trimestre 2017, le district avait enregistré 11 cas de décès.
Le gestionnaire a fait état du problème de l’accompagnement psychosocial des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). « Nous sommes dans une zone pauvre, il n’y a pas assez de ressources pour accompagner les PVVIH », a-t-il souligné.
« Auparavant, on avait des partenaires, mais actuellement beaucoup sont partis. Ce qui fait que l’éducation thérapeutique et les activités psychosociales sont très réduites », a-t-il confié.
Précisant que les activités précitées aident les patients à respecter leurs rendez-vous et à prendre correctement leurs ARV, ce qui fait que l’absence de partenaires a engendré une augmentation du nombre de perdus de vue.
Les recherches entamées pour mettre la main sur les disparus, ont permis d’en retrouver 20 d’entre eux en attendant de mettre la main sur les 28 autres perdus de vue, car au troisième trimestre de l’année 2017, les responsables ont signalé 48 cas de séropositifs disparus dans la nature.
Il note que ces perdus de vue sont pour la plupart démunis de moyens leur permettant d’honorer leurs rendez-vous, compte tenu de leur éloignement des structures de prise en charge.
Selon le gestionnaire, « les femmes sont les plus touchées », il déplore également le nombre élevé de décès dans cette catégorie.

