L’ex-Président malien Amadou Toumani Touré (A.T.T) a atterri à Bamako, ce dimanche 24 décembre, après quatre ans passés au Sénégal. L’ex-Président et ses proches sont rentrés à Bamako à bord de l’avion présidentiel malien que l’actuel Président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) avait spécialement dépêché à Dakar pour les ramener.
IBK, ATT et sa famille sont descendus de l’avion présidentiel vers 13 h ce dimanche 24 décembre.
Un retour triomphal
Des bousculades avaient eu lieu car les plus fidèles soutiens, les partisans et les anciens ministres tenaient tous à être au plus près de l’évènement. L’arrivée à Bamako d’Amadou Toumani Touré a montré qu’il bénéficiait toujours de beaucoup de sympathie des populations. Gouvernement, majorité et opposition ne s’y sont pas trompés et c’est tout le Mali politique qui était présent pour le retour de l’ex-Président déchu.
Anciens, alliés et partisans de la première heure, s’observaient, se positionnaient auprès d’un homme de retour en grâce sur la scène nationale et dont les choix et les rapprochements ont été scruté tant ils peuvent être décisifs lors de l’année électorale qui s’annonce.
Antagonismes
Ce retour triomphal masquera tout de même difficilement les antagonismes à l’encontre d’ATT. Une partie de la population réclame toujours des comptes pour ce qu’elle décrit comme la mauvaise gestion de la crise du Nord malgré l’abandon des charges contre l’ancien Président pour haute trahison.
L’affaire dite des bérets rouges risque elle, de faire obstacle à la volonté de réconciliation affichée, tant elle est sensible dans l’opinion. L’ancien putschiste Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés sont toujours dans l’attente de leur procès. Non pas pour avoir mené le coup d’Etat de 2012, mais pour « assassinat et complicité d’assassinat » de 21 soldats « bérets rouges » restés fidèles en leur temps au Président Amadou Toumani Touré.
Vers un retour en politique ?
Une phrase où plane un point d’interrogation. Difficile de s’y attendre car, il sera compliqué de voir un retour d’ATT sur la scène politique malienne, mais ses plus fidèles soutiens, ses anciens partisans, étaient tous là, revigorés de ce retour, qui est selon eux une marque d’unité. « Il faut que le Mali sorte de la crise et qu’il y ait une certaine unité au niveau du pays », ont-ils clamé.
A qui va profiter ce retour ?
Une question sans réponse non plus. Mais les membres du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES), le parti qui lui est resté le plus fidèle durant ces cinq dernières années, étaient là et ont montré leur présence avec vigueur.

