Alors que le Mali fait face à une crise, imposant aux populations des contraintes, un évènement culturel vient donner un ton ensoleillé à la couleur grisâtre caractérisant le pays. La biennale culturelle se tient jusqu’au 31 décembre à Bamako. Une manifestation qui met en compétition les différentes régions du Mali sur les disciplines telles que la musique, la danse, le théâtre et le chant. Pépinière de talents, l’évènement sert à magnifier les cultures des différentes populations du pays.
Après sept années d’absence, la thématique de la paix a été retenue. Au deuxième jour de compétition, cela relève du symbole. Les troupes régionales de Kidal et Tombouctou étaient sur la scène du Palais de la culture de Bamako.
Dans la salle Bazoumana Sissoko, des jeunes, filles et garçons, attendent leur passage sur scène. Durant plusieurs semaines, ils ont bravé l’insécurité dans leur localité pour monter un spectacle.
Ilal Kamar Ag Oumar, directeur de la troupe de Tombouctou, prétend que c’est un moyen de libérer les populations des contraintes qu’on leur imposait. « Il y a eu un moment, on ne pouvait pas chanter dans les rues de Tombouctou, on ne pouvait même pas fumer une cigarette, ni même regrouper les jeunes, donc c’est dans cette crispation que nous avons organisé cette biennale. »
Venus des régions du nord du pays, ces jeunes peuvent s’exprimer, montrer les réalités du terrain, leur quotidien, les souffrances endurées. La scène est une tribune. « N’y avait-il pas d’autres alternatives au conflit ? » demande un personnage de la pièce de la troupe de Kidal. Aboubacar Hama Touré, lui est habillé d’un treillis, son rôle est celui d’un combattant, mais dans la vie ses idées sont plus pacifiques. « Nous voulons que les gens sachent que le Mali peut redevenir comme avant, c’est-à-dire que nous pouvons voyager du Nord au Sud sans pouvoir être inquiétés, sans être chaque fois rongé par l’idée qu’il y ait un kamikaze, ou des mines ».
Un appel que les autres régions souhaiteront certainement lancer durant cette biennale, tant la lassitude à la crise est grande dans le pays.

