De Youssouf DIMMA, Ziguinchor
Plusieurs dizaines de personnes venues de la Gambie, de la Guinée-Bissau et, évidemment, du Sénégal ont participé ce vendredi 17 et samedi 18 novembre à Séléty. Localité située à la lisière de la frontière gambienne, dans la commune de Kataba 1, département de Bignona. Il s’agit d’un festival couplé à un forum international pour se prononcer, entre autres, sur les tracasseries subies aux frontières entre leurs pays respectifs. Elles ont interpellé les Présidents de leurs pays pour « régler leurs problèmes ».
Il s’agit, en effet, du festival des peuples transfrontaliers de la Sénégambie méridionale, couplé à un forum grandeur nature destiné à la mise en œuvre d’une approche transfrontalière et multi-acteurs de résolution et de prévention des conflits dans cette sous-région.
Les populations ont prospecté trois (3) axes de réflexion qui, selon le président de la plateforme des organisations locales des zones transfrontalières en Sénégambie méridionale, « traitent des difficultés que vivent les populations des zones frontalières ». Daouda Sonko a informé qu’il s’agit « des tracasseries relatives à la libre circulation des personnes et des biens, de la gestion des ressources naturelles et la pacification et de la sécurisation des trois pays de la sous-région ».
C’est ainsi que les participants à ce forum ont fait le pari de « faire le plaidoyer auprès des autorités sénégalaises, gambiennes et bissau-guinéennes pour qu’elles comprennent que les populations de la sous-région souffrent. La principale souffrance, ce sont les tracasseries aux différentes frontières puisqu’on demande systématiquement des laissez-passer aux populations qui sont censées appartenir à l’espace CEDEAO ».
Daouda Sonko estime qu’ils ne sont « en aucun cas pour le non-respect par les populations, des différentes règlementations de nos Etats voisins, mais nous savons aussi que le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau ont signé et ratifié la convention de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens ; seulement il y a de sérieux problèmes quant à son application ».
Pour sa part, Abdoulaye Badji, le maire de la commune de Kataba 1 qui abrite pour la deuxième fois ce forum inter-étatique, a déclaré que « ce sont ces genres d’actions que nous attendons dans nos communes car nos peuples sont les mêmes de part et d’autre de nos frontières ». A l’en croire, « nous ne pouvons pas construire une paix durable dans nos pays séparément, il faut qu’on se mette tous ensemble au travail pour aboutir à une paix durable dans la sous-région ».
En effet, les participants à ce forum ont également insisté sur la « sécurisation des frontières et la pacification de nos pays, non sans évoquer le vol à mains armées du bétail et la coupe abusive voire frauduleuse du bois dans les forêts des trois pays ».
En définitive, ils ont « imploré l’intervention et la prise de décisions fortes » par les Chefs d’Etats des trois pays pour mettre une fin aux tracasseries aux frontières, la fin du vol de bétail, de la coupe frauduleuse du bois et la consolidation de la paix en Casamance.