C’est aujourd’hui lundi 6 novembre que la Cour Suprême devait décider de la tenue de ce second tour, initialement prévu le 7 novembre. Ils ont finalement décidé de la suspension du processus électoral à une date qui n’a pas été précisée.
Le président de la Cour suprême, Francis Korkpor, a annoncé, lundi, cette suspension de l’élection jusqu’à ce que la Commission électorale nationale (NEC) « ait examiné les recours » pour fraude présumée sur l’organisation du premier tour, déposés par le Parti de la liberté de Charles Brumskine. Selon la Constitution, la NEC dispose d’un délai de trente jours pour examiner la plainte, soit d’ici au 22 novembre.
Des choses laissaient prévoir cette décision.
Ce second tour devait opposer l’ex-star de football George Weah (Coalition pour le changement démocratique, CDC), qui a obtenu 38,4% des voix au premier tour le 10 octobre, au vice-président sortant Joseph Boakai (Parti de l’unité), qui a lui obtenu 28,8%. Mais la cour avait été saisie par le Parti de la liberté, le parti du troisième candidat qui a remporté 9,6 % des suffrages.
L’incertitude sur l’organisation du second tour de la présidentielle au Liberia, après des plaintes pour fraudes au premier tour, ont accentué les divisions dans le pays, alors que la pression internationale montait pour tenter de trouver une solution.
La Commission électorale nationale (NEC) avait déjà clairement affirmé que la date du 7 novembre était « un objectif « qu’il ne semble pas possible d’atteindre ».
Charles Walker Brumskine, arrivé 3e au premier tour avait introduit un recours en justice. Il a affirmé qu’il y a eu d’importantes irrégularités, comme des bureaux qui n’ont pas respectés les horaires d’ouverture, l’absence de contrôle des files d’attente ou encore des fraudes de la part de membres de la commission électorale.
Des observateurs de l’élection présidentielle avaient estimé que même si M. Brumskine perd sa requête et n’obtient pas gain de cause, il est peu probable que le second tour puisse se tenir le 7 novembre prochain, comme prévu.
Ce qui laisse à croire que cette décision de la Cour Suprême n’a pas été un coup de choc surprise chez les libériens.

