La vente de migrants africains en Libye, mise à nue, médiatisée est sans doute celle qui a eu le don de faire battre les cœurs de colère et d’indignation de cette année 2017
Quelques 155 migrants ivoiriens en Libye ont été rapatriés au soir du lundi 20 novembre à Abidjan. Ces candidats à l’émigration en Europe, dont le voyage s’est arrêté en Libye, ont été accueillis par la direction des ivoiriens de l’étranger et l’Organisation internationale pour les Migrations.
La plupart de ces candidats à l’immigration clandestine était en détention à Zouara, sur la côte ouest libyenne, a précisé Issiaka Konaté, directeur des ivoiriens de l’étranger.
Sans doute soulagés d’être revenus au pays, ces migrants vont bénéficier de programmes de réinsertion, grâce notamment à l’aide économique européenne, selon M. Konaté.
Ces 155 migrants font partie d’un groupe de 595 au total que les autorités entendent rapatrier dans les prochains jours.
La semaine dernière, un documentaire choc de la chaîne de télévision américaine CNN avait révélé l’existence d’un marché aux esclaves près de Tripoli vivement dénoncé en Afrique et en Europe.
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les passeurs, profitant du vide sécuritaire et d’une impunité totale en Libye, font miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure, un passage vers l’Italie qui se trouve à 300 kilomètres des côtes libyennes.
« En Afrique, ça ne va pas, c’est toujours la misère », nous explique Issouf, 28 ans qui a quitté il y a près d’un an Abidjan pour la Libye : on cherche une vie meilleure, c’est pour ça qu’on est partis, qu’on traverse la Méditerranée pour aller en Europe.
« Un secret de polichinelle »
Issiaka Konaté, en charge de la Direction des ivoiriens de l’étranger a accueilli ainsi, depuis 2015, 1 279 immigrés clandestins en détresse. « Toutes ces personnes ne sont pas venues de la Libye. On en a qui viennent des Philippines, de Cuba, du Gabon, de l’Angola… Il y a une politique de prise en compte des ivoiriens qui sont à l’extérieur lorsqu’ils sont en situation de détresse. C’est vrai que l’actualité révèle ce que beaucoup de personnes ont toujours su, sur la question de l’esclavage en Libye. Comme je le dis, c’est un secret de polichinelle…»
Les 155 migrants arrivés lundi soir vont être pris en charge par le gouvernement ivoirien, l’Union européenne et l’Organisation internationale des migrations. Ils bénéficieront de programmes de réinsertion, grâce notamment à l’aide économique européenne, selon M. Konaté. Nous leur fournirons un peu de matériel d’urgence, un toit provisoire et surtout, nous annonçons un nouveau charter du même type pour mercredi prochain.