Depuis le 6 novembre dernier, dans la ville de Bonn, en Allemagne se tient la 23ème conférence sur le climat, encore appelé COP23, organisée par les Nations unies.Occasion, pour la communauté internationale, de faire le bilan des éventuelles avancées sur l’accord de Paris, conclu le 12 décembre 2015, et de rappeler l’urgence à agir pour contenir le réchauffement de la planète. Nous revenons sur quelques chiffres clés qui résument l’urgence climatique de la planète.
23. Représente la 23ème conférences sur les changements climatiques, des Nations unies, plus couramment appelée COP (pour « Conference of the Parties », « Conférence des parties »), qui a débuté le 6 novembre à Bonn, en Allemagne. C’est le premier rendez-vous climat présidé par un petit Etat insulaire, les Fidji. C’est aussi la première COP du mandat de Donald Trump, qui a annoncé le 1er juin son intention de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris.
+ 2°C. A Paris, lors de COP21 en décembre 2015, Les Etats se sont engagés à limiter le réchauffement mondial « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels… en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation des températures à 1,5 °C ». Au-delà de cette limite, les rendements agricoles, donc la sécurité alimentaire, pourraient être compromis, et la hausse du niveau de la mer menacera une partie du littoral. Aujourd’hui, la hausse des températures atteint 0,85 °C. Sans aucune politique climatique, les experts s’attendent à un réchauffement pouvant atteindre jusqu’à 4,8 °C à la fin du siècle.
100 milliards
de dollars. Les pays riches avaient pris l’engagement de mobiliser chaque année, d’ici à 2020, des fonds publics et privés pour permettre aux pays les plus vulnérables de faire face au réchauffement. Selon les chiffres rendus publics par les experts de l’OCDE en 2016, l’addition du public et du privé pourrait atteindre 77 milliards de dollars en 2020 selon l’hypothèse la plus basse… ou 133 milliards selon le scénario le plus optimiste. La promesse de ces Etats avait été faite lors de la conférence de Copenhague en 2009.
30% . C’est C’est le pourcentage de la biodiversité qui pourrait être perdue d’ici à la fin du siècle si le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit. Autrement dit, le réchauffement climatique priverait un tiers des espèces vivantes d’un environnement adapté à leur survie. Les espèces terrestres les plus mobiles (poissons, insectes, oiseaux, etc.) ont déjà déplacé leur aire de vie de plusieurs centaines de kilomètres vers le nord.
400 ppm. C’est la concentration moyenne de CO2 en parties par million (ppm), dans l’atmosphère en 2016. Elle était de 400 ppm en 2015. Ce niveau record, supérieur de 45 % à celui de l’ère préindustrielles, est dû à la conjonction des activités humaines émettrices de gaz à effet de serre (dont le CO2 est le principal) et d’un puissant épisode El Nino. Selon l’Organisation météorologique mondiale, un tel pic est sans précédent depuis 3 à 5 millions d’années.
PH 7,8. Marque le niveau d’acidité que pourrait atteindre l’océan en 2100 si on n’arrive pas à réduire nos émissions de dioxyde de carbone. Aujourd’hui, à 8,1, le pH des océans présente 30 % d’acidité de plus qu’à l’ère préindustrielle. En se dissolvant partiellement dans les océans, le CO2 les rend plus acides. Il menace de nombreux organismes marins (mollusques, crustacés, planctons, etc.), très sensibles.
400 millions. Représente le nombre de personnes qui vivent à moins de 1 mètre au-dessus du niveau des mers. Leur habitat aura donc disparu sous les eaux si le rythme actuel du réchauffement se poursuit. Cette situation inquiète particulièrement les petits Etats insulaires, mais la menace vaut aussi pour d’autres régions du monde : plus de la moitié des 20 plus grandes villes de la planète sont portuaires, principalement en Asie, mais aussi en Amérique du Nord.
1 mètre. Selon les spécialistes, l’élévation du niveau moyen des océans à l’horizon 2100 pour atteindre les 1 mètre, si le réchauffement se poursuit au rythme actuel. Avec la fonte des glaciers, comme au Groenland et en Antarctique, et à cela, s’ajoute la dilatation thermique des océans, le niveau marin a déjà grimpé de 20 cm depuis la période préindustrielle.
169 pays. Au moment où s’ouvre la COP23, le compteur des Nations unies enregistrant les ratifications nationales affiche « 169 parties », c’est-à-dire 168 pays, plus l’Union européenne, ayant ratifié l’accord de Paris du 12 décembre 2015. C’est une large majorité des 196 pays membres de la Convention-cadre sur le climat. Tous les grands émetteurs de gaz à effet de serre sont désormais engagés à mettre en œuvre les engagements pris à la COP21, à l’exception notable de la Russie.
La COP23 qui se déroule actuellement en Allemagne a enregistré près de 19 000 participants dans la cité rhénane. Elle prendra fin le 17 novembre prochain avec d’autres résolutions assurément.

