Le parti socialiste traverse une passe difficile depuis l’arrivée au pouvoir de Macky Sall. Fidèle allié du pouvoir, son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng fait face à une vive contestation. Une contestation qui risque de faire voler en éclats le parti du défunt Président Léopold Sédar Senghor. Et, les jours à venir vont édifier l’opinion sur les décisions qui sont des secrets de polichinelle pour bon d’ombre d’observateurs de la scène politique.
Ousmane Tanor Dieng tient au parti que lui a légué son mentor Abdou Diouf après sa défaite aux élections présidentielles de 2000 face à Abdoulaye Wade, comme à la prunelle de ses yeux. Depuis lors des braises couvent sous les pieds. Des braises qu’il tente vaille que vaille de maîtriser. Son leadership est contesté de partout. Certains responsables socialistes et pas des moindres tels que l’avocate Aissata Tall Sall a gelé ses activités au sein des instances du parti depuis très longtemps en mettant sur pied son mouvement « Oser l’avenir » qui a participé aux élections législatives de 2017.
C’est aussi le cas du maire de Dakar, Khalifa Sall, qui qu’en bien même n’a jamais affiché son vœu de quitter le navire socialiste a toujours avancé masqué pour avoir tu ses ambitions jusqu’à son emprisonnement avec l’affaire de la caisse d’avance de la Mairie de Dakar. Contesté de partout, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République sous le régime d’Abdou Diouf résiste et tente de riposter mais jusqu’à quand ?
Les élections législatives ont fini de couper complément les ponts entre certains leaders socialistes comme le très bouillant Barthélémy Dias farouche soutien du maire de Dakar. De l’ex député Aminata Diallo, du maire de Dalifort Idrissa Diallo, de Bamba Fall maire de la Médina, et de son collègue de Dalifort Idrissa Diallo mais aussi de Madiop Diop maire de Grand Yoff entres autres.
Mais les contestations et vitupérations, Ousmane Tanor Dieng s’en détourne et essaie de régler le problème en passant par les instances légales qui existent encore dans ce parti de Léopold Sedar Senghor qui a connu une longue histoire de défections depuis qu’il préside à la tête du PS. Et, les échauffourées du 5 mars 2016 à la Maison du parti socialiste sise à Colobane ont fini de créer les distances entre les eux hommes. Des attaques à coups de sables et de sachets d’eau qui ont valu la prison au maire de la Médina Bamba Fall et plusieurs autres militants proches de Khalifa Sall.
Allié du pouvoir de Macky Sall depuis son élection, Ousmane Tanor Dieng est devenu un fidéle parmi les fidèles alliés du pouvoir apériste. Et, il n’est pas prêt à tourner le dos aux sinécures et avantages que lui procure son soutien sans faille au Président de la République. Il n’est pas non plus prêt à laisser qui que ce soit fut-il, le maire de la capitale sénégalaise, Dakar de faire gripper le moteur qui fait marcher la machine socialiste pro Tanor. En effet, le parti socialiste est divisé en pro Tanor et pro Khalifa Sall. Des clans et camps qui risquent de faire perdre le PS.
Contesté de partout Ousmane Tanor Dieng a néanmoins le soutien fidèle des caciques du parti qui l’ont accompagné au plus fort de la contestation, quant il venait d’accéder au secrétariat du PS. Et, le soutien des anciens du parti socialiste est gage de légitimité pour lui et ses ouailles comme le maire de Kaffrine, Abdoulaye Wilane qui ne cache pas sa fidélité sans faille à Tanor en tirant à boulets rouges sur ses camarades frondeurs qui selon ses dires se sont auto exclus du PS.
Ces diatribes contre Khalifa Sall et ses souteneurs font siffler les oreilles de beaucoup. Wilane a la langue pendue défend son mentor, quand de l’autre bord Barth et les amazones de Khalifa Sall qui accusent Tanor d’être derrière cette affaire de la caisse d’avance qui vaut un séjour carcéral à leur leader politique.
Toutefois, le secrétaire général du parti socialiste a semble t-il trouvé une issue pour bouter hors de la maison des verts les dissidents qui ont fait cavalier seul lors des derniers législatives de 2017 qui a vu le pouvoir gagné Dakar enfin !

Réunis ce samedi 21 octobre, les secrétaires généraux de coordination du parti socialiste ont validé la proposition du secrétariat exécutif national de cette formation, d’exclure de ses rangs le maire de Dakar Khalifa Sall et certains de ses compagnons et soutiens. Avec Cette stratégie, Tanor a enfin trouvé une bien meilleure façon d’exclure et définitivement les frondeurs.
Ainsi, en saisissant les secrétaires généraux de coordination, ce, à la suite du Forum des jeunesses socialistes, de la proposition d’exclure Khalifa Sall et ses soutiens du Parti socialiste, le secrétaire général du PS, Ousmane Tanor Dieng, « cherche à légitimer sa décision par les bases mêmes du PS ».
L’aval de ces instances légales et légitimes qui ont déjà approuvé la décision d’exclusion des « rebelles » sera confirmée le moment venu.
En attendant, les deux camps pro Tanor et pro khalifa Sall continuent leur guerre fratricide par presse interposée. Les derniers lui en veut parce qu’ils jugent inadmissible le fait que ce parti ne puisse pas présenter de candidat pour les prochaines élections présidentielles de 2019.
Les exclusions seront la panacée vers plus de démocratie dans les partis politiques, ventre mou de la démocratie ? Permettrait-elle de régler une bonne fois les frondes et la création des mouvements au sein des partis du fait que certains ne partagent plus la ligne du parti en question ? Autant d’interrogations.

