Douze heures trente, le soleil zénithal entame sa course et darde ses rayons chauds sur Dakar. Une forte canicule avec 33°C. Un pic de chaleur qui a fini de s’installer depuis quelques jours dans la capitale sénégalaise. En cette journée du mercredi 18 octobre 2017, sur l’Avenue Blaise Diagne qui mène tout droit vers Dakar town, les gens suffoquent, dégoulinants de sueur, l’astre du jour darde ses rayons sur les têtes.
Face à ce pic de chaleur sur Dakar et qui a fini de chasser certaines familles hors des maisons assez étroites du quartier mythique de la Médina, on tente d’y remédier en se tournant vers les appareils électroménagers comme les ventilateurs et climatiseurs.
Et, un tour au marché Tiléne sis à la Médina permet de se faire une idée sur la vente de ces appareils pour faire face à la chaleur. C’est dans les dédales de ce marché ou on tente de se frayer un passage, que Mame Gor Fall, le teint noir, taille élancée se trouve derrière son comptoir. Habillé en maillot basket des Chicago Bulls de couleur rouge, Mame Gor Fall encore la vingtaine rassure que la vente des ventilateurs a connu depuis quelques jours un regain.
« Ça marche bien depuis quelques jours. Et les prix varient entre 7500 francs CFA et 75 mille ça dépend des qualités, par exemple la qualité Zara clim qui marche avec l’eau est la plus prisée et coûte plus chére ».
Même son de cloche du côté d’Abo Fall, trentenaire originaire de Touba Darou Miname. Trouvé à l’entrée de sa boutique. « Oui la vente des ventilos marchent depuis quelques temps. Personnellement, j’arrive à écouler cinq à quinze, la semaine. Et chacun y trouve son compte. Il y’en a pour toutes les bourses. De 11 à 60 mille à 75 mille. Ça dépend juste de la qualité. Il y a les plafonniers et les ventilos debout avec différentes qualités », assure ce vendeur.
Un peu plus loin, vers le stade Iba Mar Diop ou se trouve en majorité des boutiques tenues par des ressortissants marocains. Et, c’est là-bas où nous trouvons Moussa bien installé derrière son comptoir en train de remplir un cahier, un calculateur et stylo à la main. Ce marocain en tee shirt rouge et lunettes bien vissées, trouve que la vente des ventilos et climatiseurs ce n’est pas ça. « Je ne sais pas la vente des ventilateurs ne marchent pas. Je ne sais pas, si ce les sénégalais qui se sont habitués à la chaleur ou parce qu’il n’y pas d’argent. Mais la vente ne marche pas ni les climatiseurs ni les ventilos ».

Plusieurs échoppes séparent celle de Moussa au magasin de Youssef. Trouvés à l’intérieur en pleine discussion avec un ressortissant de la Mauritanie en compagnie de son fils, ce vieux maure habillé en grand boubou bleu son fils en pantalon kaki et lacoste beige. Interrogé, il trouve cher tout de même les prix des ventilateurs. « Moi je veux juste un ventilo de 15 mille pour faire face à la chaleur. Il fait trop chaud à Dakar ».
En effet, si certains achétent de nouveaux appareils pour faire face à ce pic de chaleur qui a atteint son niveau record depuis quelques temps d’autres se tournent vers les réparateurs pour faire tourner de nouveau leurs ventilos en panne.
A la Rue 15×18, Cadi Djibril Diagne se trouve l’atelier de Makhou Laye Bobineur, c’est là que nous trouvons Mame Abdou Diop bobineur, métier qu’il a appris à la Médina. Assis devant une table pleine d’appareils en panne composés de fer à repasser, de ventilos en réparation. « La réparation marche depuis le début de l’hivernage. D’habitude, les gens se disent que la pluise installe la chaleur. Tu m’as trouvé d’ailleurs en train de réparer un ventilateur qui marche avec l’eau. C’est en vogue, mais il n’est pas de bonne qualité. Il tombe facilement en panne même si les gens le préférent. Les gens nous sollicitent même les dimanches pour des réparations d’appareils de ventilateurs ».
A propos des tarifs, ce trentenaire rassure « les prix varient en fonction de la panne. On peut réparer un ventilo à 2mille cfa jusque 15 mille francs CFA ».
A quelques mètres de lui, l’atelier d’Idrissa Ndoye bobineur lui aussi. Après une longue attente, le maître des lieux se pointe, il était parti en réparation. A l’en croire « la réparation c’est tout le temps. Mais j’ai constaté que depuis quelques temps, je reçois plus de clients qui me sollicitent pour réparation et le lendemain, s’ils ne trouvent pas leur appareil en marche, ils peuvent te créer n’importe quel problème ».
En attendant, les vendeurs et les réparateurs se frottent les mains et les dakarois suffoquent, sous ce pic de chaleur qui a atteint son point culminant avec 33°C.

