De Thierno Baye Diène, Matam
Au-delà l’aspect pluviométrique, c’est une pluralité de défaillances humaines qui a été à l’origine de la crise agricole qui sévit présentement à Matam. Sur une surface de 55.000HA aménageables, la SAED n’a pu réaliser que 7000Ha pour une région pourtant promise à un statut de pôle agricole du Sénégal.
La décevante campagne agricole de cette année montre avec clarté que la région de Matam est loin d’être prête d’assumer son statut de pole agricole qui lui est assignée par le chef de l’Etat Macky Sall dans le cadre du PSE. Au-delà d’une pluviométrie déficitaire, c’est une kyrielle de facteurs humains qui a été à l’origine de ce désastre dans le monde rural au nord du pays.
Sur la liste de ces impairs, la qualité des semences figure en pole position. Les producteurs dans leur majorité ont exprimé leur insatisfaction à propos des semences qui leur sont proposées à l’image de Moustapha Dème ressortissant de Ndouloumadji qui indexe clairement les sociétés : « la vérité est que l’Etat a mis en place une bonne politique mais il y a des semenciers à travers des structures qu’ils ont créées grâce à des associations, se mettent la décision et l’exécution pour se faire de l’argent en fournissant des semences de piètre qualité». En outre, les paysans se plaignent de ne pas être suffisamment outillés pour faire la distinction entre la bonne semence et celle de mauvaise qualité.
D’un autre côté, les aménagements et la réhabilitation des périmètres irrigués se dressent comme obstacle à une fructueuse production. En effet, pour une région qui dispose de 55.000 ha de terres aménageables, la SAED n’a pu exécuter que 7000Ha. A Dembancané, commune située à 125 km au sud de Ourossogui, « les producteurs s’étaient plainte à maintes reprises de la qualité des ouvrages des périmètres irrigués sans que l’entreprise en charge des travaux ne soit interpellée par les organes de contrôle, sur place » renseigne Mamadou Koro Siby, maire de la commune.
Au même moment, les oiseaux granivores faisaient une véritable razzia dans le dieri et le Ferlo et menacent de faire cap sur les champs du Walo (vallée du fleuve), si l’intervention des moyens aériens, comme préconisée par le dernier CRD n’est pas enclenchée pour mettre fin aux périls aviaires.
En attendant, la dynamique des grands producteurs n’est plus orientée vers l’instauration d’une autosuffisance alimentaire mais plutôt vers une lutte intelligente contre l’insécurité alimentaire grandissante.
H24
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