Le phénomène des mariages de jeunes filles précoces causent d’importantes pertes sur le plan financier pour les pays d’Afrique de l’Ouest et du centre. Une perte estimée à plus de 8 milliards de dollars américain, alors que son éradication pouvait engendrer des bénéfices de près de 60 milliards de dollars.
D’après une étude réalisée par des spécialistes Quentin Wodon, Chata Male, Adenike Onagoruwa et Ali Yedan et présentée ce lundi 23 octobre à Dakar lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion de Haut niveau sur la lutte contre les mariages précoces à Dakar du 23 au 25, « les pertes de revenus des femmes associées aux mariages précoces dans leur jeunesse sont estimées à 8,3 milliards de dollars dans les 6 pays qui représentent les 2/3 de la population de la région ».
Par contre, l’abolition des mariages précoces en Afrique de l’Ouest et du Centre aura beaucoup de bénéfices pour cette région africaine. D’après le document d’analyse réalisé dans ce cadre par les 4 chercheurs, en 2030, les bénéfices de l’abolition du mariage précoce pourraient atteindre plus de 60 milliards de dollars par an dans la région.
Le document souligne aussi qu’en 2030, le bénéfice annuel en termes d’augmentation du PIB par tête suite à la réduction de la croissance démographique via l’abolition du mariage précoce est évalué à 59 milliards de dollars, en parité des pouvoirs d’achat. Ce bénéfice est calculé pour 21 des 25 pays de la région Afrique de l’Ouest et du centre. En 2030 aussi, les spécialistes estiment à 5 milliards de dollars le bénéfice annuel suite à la réduction de la mortalité et de la malnutrition parmi les enfants de moins de 5 ans.
Toutefois, la même étude de révéler qu’ « en moyenne, le taux de mariage précoce a baissé de seulement 8,2 points en près de 25 ans, passant de 46,8% pour les femmes âgées de 41 à 49 ans à 38,6% pour celles âgées de 18 à 22 ans ».

Venu présider la cérémonie de d’ouverture, le Premier Ministre du Sénégal, Mohammad Boun Abdalah Dionne a expliqué que les causes du mariage des enfants sont multiples dans notre sous-région. Demandant de « nous engager collectivement dans la recherche de solution avec les communautés à la base, avec les leaders religieux traditionnels mais aussi avec notre jeunesse éduquée », M. Dionne cite plusieurs causes des mariages précoces. Il s’agit selon lui « du poids de la tradition et parfois les besoins de sécurité en particulier dans les zones où les filles sont exposées au risque de violence physique et/ou sexuelle ». Pour lui, « cette pratique représente certainement une importante forme de violence pour les enfants et marque la fin de leur scolarité pour de nombreux enfants ».
Cette rencontre de haut niveau sur l’éradication des mariages précoces qui prend fin ce mercredi 25 octobre, réunit plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.

