La loi anti-tabac est entrée en vigueur le 11 Août 2016. Un an jour pour jour que cette loi fait partie des textes législatifs sénégalais. Avec ce décret d’application, fumer dans des lieux publics équivaut à une amende de 50.000 à 100.000 Fcfa, et une peine d’emprisonnement de 10 ans. Les adeptes du tabac semblent ne pas en prendre compte. Car, des fumeurs, l’on continue d’en voir, dans les rues de la ville, dans les espaces publics, ainsi que dans certains restaurants.
Vers la Vdn, les effluves émanant des plats concoctés en disent long sur ce lieu. Des chuchotements, et parfois quelques éclats de rire brisent le silence. Ahmet Tidiane, le gérant de ce restaurant, affirme avoir eu quelques différents avec certains de ses clients. « Ils fumaient dans le restaurant, tout en sachant que c’était interdit. Certains me disaient qu’ils n’étaient pas au courant de cette interdiction, » dit-il.
Vers liberté six, un homme, la trentaine assis vers la fenêtre attire les regards des passants. Cigarette à la main, téléphone portable collé à l’oreille, l’homme semble indifférent à ce qui se passe autour de lui. Un serveur s’approche de lui et tente de lui rappeler la loi faisant interdiction sur cette pratique. La mine boudeuse, il éteint la cigarette tout en marmonnant des paroles inaudibles. Ici, aussi, interdiction de fumer, sans affiche, ni espace fumeur.
Ce constat est le même dans un des restaurants les plus courus de la ville. Ce qui veut dire que les gens se limitent à interdire le tabac dans ces lieux publics, mais, que les fumeurs n’ont pas d’espace à eux. Ce que dénonce Ousmane Kane. Fidèle amateur de la nourriture fait en dehors des maisons, accro à la cigarette depuis ses 17 ans, le jeune homme de 30 ans plaide pour sa cause. « Il est interdit de fumer dans des espaces publics, pas de fumer tout bonnement. Dans tous les restaurants que je fréquente, je n’ai pas manqué de le suggérer aux gérants. »
Le problème qui se pose dans ces lieux dits-publics, est que les espaces pour fumeurs sont rarement aménagés. De plus, des affiches rappelant aux clients qu’il est interdit de fumer se font rarement voir. Ce qui ne manque pas de créer des conflits entre les clients et les propriétaires de ces endroits. Car, même s’ils respectent cette loi, certains sénégalais n’en sont pas encore à ce stade-là. Ce que fustige Pape Massamba Diarra, 31 ans. « Lorsque l’on met en vigueur une loi comme celle-ci, il est obligatoire d’aménager des espaces fumeur dans les rues de la ville. Ceci facilite un tant soit peu le respect de cette loi, » dénonce-t-il.

