De Youssouf DIMMA, Ziguinchor
Plusieurs dizaines de personnes arborant des brassards rouges ont organisé, ce Vendredi 19 Mai, un sit-in à la place publique de Kafountine, localité balnéaire située à 125 kilomètres au nord de Ziguinchor, dans le département de Bignona. Elles protestaient contre « la surfacturation » et les « exactions » subies « de la part de collaborateurs de la Sénélec ». Le délégué régional de cette société nationale a répliqué.
Sur place, ces Kafountinois ont tenu une assemblée générale d’informations. Selon l’un de leurs porte-parole, Moctar Ndour, « nous avons constaté une injustice notoire dans la commune de Kafountine, car l’obtention d’un compteur de courant y est devenue un luxe ». A l’en croire, c’est un Groupement d’intérêt économique (Gie) sous-traitant de la Sénélec, en service dans la localité, qui leur crée tous les ennuis qu’ils subissent.
En effet, a-t-il déclaré, « si nous faisons une demande d’abonnement, ils font exprès de nous dire qu’il y a rupture de compteur et que celui d’entre nous qui souhaite en obtenir devra débourser 100 000 Fcfa voire plus ». Les plaignants ont qualifié ces pratiques « d’escroquerie ».
Le porte-parole des Kafountinois a également dénoncé « la cherté des factures ». M. Ndour a notamment insisté sur le fait que des familles n’ayant qu’un nombre très réduit de matériels ménagers « paient des factures s’élevant entre 800 000 et 950 000 Fcfa »; sans compter, selon lui, « les familles à qui l’on fait payer le courant alors qu’elles n’existent dans aucun fichier de la Sénélec ».
Le délégué régional de la Sénélec, établi à Ziguinchor, n’a pas manqué de réagir à ces griefs. Selon Mamadou Diémé en effet, « notre rôle est d’expliquer aux populations ce qu’il n’ont pas compris et les amener à adhérer aux projets de la Sénélec ». Pour lui, depuis sa prise de fonction dans la région sud du Sénégal, il n’a « pas arrêté d’envoyer des missions de contrôle dans la zone de Kafountine, au total quatre missions, pour avoir suspecté des choses qui ne fonctionnaient pas bien et qui aboutissaient aux nombreuses réclamations. »
Diémé a indiqué que lui-même s’y est rendu, pour deux jours, « accompagné d’un huissier de justice » dans le but de « prendre d’éventuels fraudeurs la main dans le sac », sans succès.
Parlant du Gie indexé par les populations de Kafountine, le délégué régional de la Sénélec a informé qu’il l’a tout bonnement écarté l’a remplacé par un autre, tout en mobilisant les agents de la Sénélec de Bignona, pour « non seulement faire les branchements mais aussi procéder aux recouvrements ».
Le délégué régional de la Sénélec de déclarer que malgré tout, « on n’accuse personne, mais on ne refuse pas non plus qu’il puisse y avoir des malversations et des contre-passements ».
Diémé a promis de « faire cesser cela » à conditions « d’avoir des preuves », avant d’inviter les populations de Kafountine à « plus de collaboration » avec la Sénélec en « signalant les anomalies » et surtout « en dénonçant les fraudeurs ».

