De Thierno Baye Diène correspondant de Teranganews à Matam
Selon le rapport 2022 de l’ITIE, la société minière de la vallée (SOMIVA) a versé, dans les comptes de l’État du Sénégal en 2022, 1milliard 926 millions de francs CFA. Soit 98% du montant global généré par les sociétés extractives implantées dans la région de Matam dont l’entreprise SOMA, du maire de Bokidiawé, Khalilou Wagué qui n’a contribué qu’à hauteur de 6 millions de francs CFA
En 2022, la production extractive dans la région de Matam s’est élevée à 549.556 tonnes soit 20.000 tonnes de plus que l’année précédente. Les entreprises minières qui exploitent les phosphates dans les mines se trouvant dans les communes de Ndendory, de Hamady Ounaré et de Orkadieré, dans le département de Kanel, ne se sont pas ménagées pour donner un coup de boost à leurs recettes. Les trois entreprises qui sont détentrices de permis d’exploiter à savoir Kanel Ressources, SOMA et la SOMIVA ont contribué au budget de l’État du Sénégal à hauteur de 1 milliard 986 millions 786.839 francs CFA.
Au cours du comité régional de développement, le comité national de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) qui présentait son rapport de 2022 a souligné la taille de lion de la SOMIVA dans la contribution au budget national. « Nous sommes venus à Matam dans le cadre de la dissémination du rapport 2022 de l’ITIE, a rappelé Oulimata Sarr, la présidente du comité national de l’ITIE. Dans la région de Matam, c’est l’entreprise SOMIVA qui représente 98% des recettes générées dans la région », fait elle remarquer.
Le chef de l’exécutif régional, Mouhamadou Moctar Watt qui a dirigé la séance, a bien écouté les différentes interventions pour finalement relever le déficit de communication entre la société minière de la vallée et les populations. « Ce qu’on peut retenir de cet exercice de présentation du rapport c’est qu’un ensemble de préoccupations ont été déclinées ici. Il ressort de ces préoccupations, un problème ou un déficit de communication entre la SOMIVA, qui est la principale entreprise minière qui intervient dans la région de Matam et les communautés riveraines de la mine. Ce déficit de communication génère même quelques fois, des conflits. Voilà pourquoi on a beaucoup insisté sur la communication. Remarqua le gouverneur. J’ai demandé au directeur général de la SOMIVA, ensemble de voir dans quelle mesure de redynamiser un cadre que j’avais mis en place, ici. Un cadre de dialogue et un cadre de concertation. Il s’agit de la commission régionale de concertation sur les interventions sociales du secteur minier. Et à partir de cet instant également, veiller à l’application des conclusions qui ont été retenues, c’était en 2021 », rappela Mouhamadou Moctar Watt.
En effet, les populations se sont toujours plaintes de ne pas avoir d’interlocuteurs attitrés pour dialoguer. C’est parce que la société minière de la vallée n’a pas ses locaux dans la région de Matam. Un choix assumé de la part du top management de la SOMIVA. « Si on a un bureau à Matam, a quoi servir ? On va voir si ça va apporter quelque chose. C’est quand-même des investisseurs. Ils ne sont pas là… je ne vois pas une entreprise minière qui vient (s’installer) à Matam pour des raisons administratives. Ce n’est pas comme ça. Il faut voir la faisabilité et ce qu’on va gagner là-dessus. Pour l’instant, notre base est à Ndendory », déclare Ibrahima Sarr, directeur général de la SOMIVA.